Troisgots – Vezin

16 août 2017

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Vendredi, un dernier coup d’œil vers notre gîte rien-qu’à-nous. Après Tessy-sur-Vire, nous quittons l’ancien chemin de halage du bord de Vire pour rejoindre les petites routes normandes.

Petites routes… qui font mentir les lois de la physique: on pourrait croire, l’altitude, c’est comme la matière, rien ne se perd, rien ne se crée. Et ben, non. Quand ça monte, ensuite ça descend. Mais quand ça descend, c’est que ça va remonter. Donc ça monte deux fois plus que ça ne descend! (écrit à jeun, même pas d’excuse). [extrait d’élucubrations pascaliennes]

Le beau temps étant là, nous trouvons le soir une grande pâture en bord de Vire (juste avant Vire), que l’éleveur nous laisse occuper très gentiment. La nuit tombe, le vent ne souffle plus, seul le clapotis de l’eau qui court sur un radier se fait entendre. Je bouquine en m’endormant doucement sur mon siège, Pascal s’occupe des photos.

Samedi, réveil au sec, l’herbe n’est même pas mouillée par la rosée. Nous plions tranquillement quant le maire de la commune vient nous rendre visite en voiture pour parler du Pays de Vire et de ses entreprises familiales, fidèles et florissantes mais aussi du centre de Vire qu’il faut redynamiser.

Nous montons haut pour visiter une ville sous la bruine et effectivement nous trouvons un centre assez terne. Mais il est vrai que nous sommes en août et que de nombreux magasins sont fermés pour les vacances et que la grisaille n’arrange rien. Nous rejoignons la voie verte (ancienne voie ferrée) qui nous mène à bonne allure jusqu’à Mortain, étape que nous avions faite avec les enfants en 2010. Longue pause le midi dans l’ancienne halle à marchandises de St-Germain de Taillevende, joliment convertie en halte pour les randonneurs et qui nous permet de laisser passer les dernières pluies.

Le petit camping de Mortain, au pied de la chambre d’agriculture (maintenant devenue le CJS, centre pour les jeunes et l’emploi ou un truc comme ça) est toujours aussi peu cher mais moins tranquille que dans nos souvenirs d’avril 2010 (forcément!). Cette fois, il est occupé par une famille de gens de voyage, d’autres cyclotouristes et tout un groupe de MUL (Marcheurs Ultra Léger) arrivés tardivement installer leurs tarps tout autour (amis des ronflements bonsoir). Beaucoup trop de monde avec du coup des douches presque froides mais bon c’est folklorique… Sauf que certains MUL peu civils reviennent tard du bar et blablatent…

Dimanche, réveillés par les MUL assez tôt, nous allons nous balader sous le soleil jusqu’à la chapelle Saint-Michel qui permet, normalement, de voir le Mont du même nom au loin. Matin encore brumeux, mais quand même on le voit (avec la foi). De retour sur nos vélos, nous descendons sur de nombreux kilomètres 🙂 – en même temps on les avait monté – en direction de St-Hilaire du Harcouët puis vers Fougères (nous quittons l’itinéraire du Tour de Manche). Au bout de quelques kilomètres nous dépassons nos MUL, ils n’ont pas beaucoup avancé… z’avaient qu’à plus dormir, gnark gnark. « Ben c’est ça qu’il nous faudrait, des mulets! » [dixit une MUL visiblement pas totalement convertie, nous voyant passer].

Le soir, nouveau bivouac en champ, trouvé in extremis avant Fougères au bord de la voie verte , en hauteur cette fois. La météo s’y prête vraiment (les hirondelles sont tellement haut dans le ciel que nous ne les voyons pas) et après Mortain on apprécie d’être de nouveau seuls et seigneurs de ce petit bout de terre.

Lundi, nous nous rapprochons de Vezin. Nous avons vraiment mis moins de temps que prévu, Pascal se rend compte qu’il a fait les calculs en se basant sur des semaines de 5 jours, euh rappelle moi ton école mon chéri ? Nous prévenons Léo qui nous risquons d’arriver dans la soirée… il n’est pas ravi 🙂 Nous pédalons sous un fort soleil en nous disant que finalement la pluie avait du bon et que la météo que nous avions eu avait été parfaite, sans commentaires…

La balade est terminée. Nous avons fait environ 1200 kilomètres. La pluie nous a souvent dissuadés de nous arrêter en chemin mais elle nous a aussi donné de beaux paysages (bien verts!) et de belles lumières. Et aussi de pédaler sans souffrir de la chaleur. Et puis c’est marrant de voir les hirondelles faire des piqués et des vols en rase motte. Le temps est passé un peu vite, la prochaine fois on prendra plus de temps pour des visites et des escapades, ou attendre que la pluie s’arrête en restant sous le duvet 🙂

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Les photos ici

… et les traces GPX de préparation du circuit, pour ceux à qui ça pourrait être utile (sans garantie, car pas toujours suivies exactement !).

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Cherbourg – Troisgots

12 août 2017

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Mardi, arrivée à Cherbourg sous un ciel couvert mais sans pluie. Nous passons par le château des Ravalet que nous prenons le temps de visiter. Une artiste peintre est en résidence c’est plutôt chouette, original, il y a beaucoup de toiles et de montages, toutes sur le thème des Ravalet (soi-disant rapports incestueux entre un frère et une sœur). Dans la chambre bleue de Marguerite Ravalet, nous trouvons d’anciennes petites peintures pornographiques dans des tiroirs… surprenant. Nous arrivons le soir dans l’aire naturelle de camping de l’Oraille près de Bricquebec, où l’accueil est très sympa (on avait oublié l’apéro, ils nous ont donné des chips et un excellent cidre), et l’ambiance aussi.

Mercredi, journée sous la pluie. Pascal est persuadé que nous suivons le nuage. Je crois qu’il a raison mais il faut bien avancer, et si en continuant nous finissons par le dépasser, c’est dire si nous allons vite 😉 Nous sommes sur une ancienne voie ferrée, revêtue par un stabilisé rouge un peu ancien qui colle aux roue avec la pluie et crépit les vélos. Le soir nous arrivons au camping trois étoiles de Carentan sous une pluie battante. Le camping est peuplé, pas sympa et l’accueil non plus. Nous nous servons d’un tuyau d’arrosage pour enlever la terre rouge sur les vélos et les sacoches, idem pour les jambes. Nous nous réfugions au restau, il pleut vraiment trop malgré l’accalmie annoncée par Météo France (dont les prévisionnistes sont manifestement en vacances). Sur les conseils d’un passant nous mangeons dans un très bon restaurant, le Comptoir du Marais, au bord du port (pour ceux qui passeront par là). La nuit se fera sous des averses impressionnantes qui ont le mérite de masquer le bruit du sèche-mains des toilettes qui se trouvent juste devant notre tente…

Jeudi, pluie toute la matinée, nous partons avant le petit déj pressés de quitter ce camping. Après quelques péripéties (ce n’est pas notre jour) nous nous arrêtons le long du canal pour un petit déj entre deux averses. Une canette de bière s’est percée dans une sacoche, le côté positif c’est que ça sent meilleur que le lait, le côté négatif (outre la bière en moins) c’est les chaussures de Pascal qui baignent dedans (vu la météo, elles ne sont pas prêtes de lui manquer). Pascal passe la matinée à enlever et remettre la cape de pluie, je crois que son humour est en train de s’émousser et il n’a pas encore lu ce que je suis en train d’écrire 😉

Lessive à Saint-Lô, il était temps ça sentait vraiment mauvais 😉 Le temps s’arrange. Nous longeons la Vire, où les kayaks de location ont remplacé les barques de transport à fond plat. Arrêt ce soir dans un gîte le long de notre route (le Moulin Hebert à Troisgots). Ce n’était pas prévu mais en passant l’endroit nous a séduit, une ancienne maison éclusière en bord de Vire éloigné de toutes routes. Nous nous retrouvons à deux avec le gîte en entier et ses 12 lits à notre disposition 😉 Petit apéro sur le banc dehors au soleil avec la bière qui restait, elle est pas belle la vie ?

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Litton Cheney – Portsmouth

11 août 2017

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Samedi, grosse journée. Le matin nous montons jusqu’à la tour de Hardy, un peu avant Dorchester. Point culminant, selon une cyclotouriste anglaise croisée là, aussi âgée qu’alerte et volubile. « Ensuite, jusqu’à Dover [sa destination], ça ne fait que descendre » nous fait-elle d’un clin d’oeil. Have a safe road! De fait on a un point de vue à 360° sur le paysage environnant, le bocage du Dorset côté est et une campagne plus cultivée et domestiquée côté ouest et… sur un magnifique orage qui nous arrive droit dessus. Nous restons à l’abri dans le bas de la tour le temps qu’il passe. Belles lumières mouillées avec le soleil qui revient. En fin d’après-midi nous arrivons dans des landes magnifiques. Les chevaux se promènent en liberté sur les routes et les voitures roulent au pas pour les contourner. Nous croisons plein de lieux de bivouacs paradisiaques mais nous n’avons pas d’eau et surtout je pense que c’est interdit (nous sommes dans un parc). Il faut le souligner il fait BEAU. Pour finir nous arrivons assez tard dans un camping surpeuplé dans une forêt de pins, la tête de Pascal qui revoit tous les lieux de bivouacs que nous avons croisés… En plus c’est samedi soir et toutes les familles sont là pour faire la fête autour d’un feu de bois (je rappelle que nous sommes en Angleterre avec une météo très humide et que le bois pas sec fume beaucoup…). Ca ne m’empêche pas de m’endormir dès que ma tête touche l’oreiller.

Dimanche, départ assez tôt au milieu des feux éteints. Nous continuons de traverser la bruyère et allons au bord de la mer. Les voitures font la queue pour entrer sur le parking de la plage et il est 9 heures du matin. Nous ne mettons pas tout de suite le maillot de bain, on va tester les orteils d’abord… on s’arrêtera au dessus du genou 😉 Ensuite, bac (à chaînes) pour une traversée vers Sandbanks. Le tour de Manche s’arrête là (embarquement à Poole) mais nous avons le temps de continuer jusqu’à Portsmouth comme prévu au départ. A Bournemouth, longue agglomération en bord de mer, il est interdit de longer le front de mer à vélo entre 10 heures et 18 heures, réservé aux piétons en été (c’est vrai qu’il y a beaucoup de monde sur cette plage qui fait bien une quinzaine de kilomètres de long). C’est très surveillé et malgré plusieurs tentatives nous nous faisons refouler : Law is the law, oui ben moi je ne roule pas en électrique et les voitures nous rasent bien les fesses… à nous les côtes et descentes. Si les Anglais nous ont toujours laissé la place sur les petites routes, dès que nous sommes sur des axes plus larges et plus passants ils sont moins délicats et nous dépassent vite et parfois de près. Nous retrouvons la campagne avec plaisir, longeons plusieurs grands champs de panneaux solaires, et à nouveau de très belles landes humides avec les bruyères en fleur. Nous y croisons un camping mais il faut avoir ses propres toilettes (to dig a hole on the soil pour faire ses petites affaires n’est pas autorisé, non monsieur). Nous passons finalement la nuit dans un petit camping à la ferme à Sway, nous partons pour l’île de Wight demain par bateau.

Lundi, nous prenons le bateau pour l’Ile de Wight sous la pluie. Le lendemain, le ferry pour Cherbourg est à 9 heures du matin, nous devons y être pour 8 heures, le ferry depuis l’île de Wight est au départ à 7 heures. Du coup, nous prenons une chambre chez l’habitant de l’autre côté de l’île. Le midi nous mangeons dans un pub ou Pascal a encore une fois toutes les peines du monde pour faire comprendre qu’il veut une bière ambrée. Il a tout essayé, l’accent devant, derrière, en l’écrivant mais il est rare qu’il soit compris, il faut voir son sourire quand enfin il a une bonne bière devant lui (ce qui n’est pas le cas à chaque fois). L’île est très grande et farcie de voitures, nous la traversons sous le soleil mais les voitures omniprésentes gâchent un peu la traversée. Nous arrivons avec sacoches et tennis un peu crottées dans une petite maison toute moquetée… Le soir nous mangeons dans un pub-restaurant un très bon poisson.

Mardi, départ aux aurores sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller la maison, pour prendre le ferry pour Portsmouth. Nous arrivons un peu en avance et c’est tant mieux parce que la route dans Portsmouth pour arriver à l’embarcadère de la Brittany Ferries n’est pas évidente et nous faisons un ou deux demi-tours comme ça avait été le cas en 2010. Nous allons quitter l’Angleterre et les Anglais et leur magnifique accent (à l’école on nous faisait écouter des dialogues anglais, on se disait bon ça va, pas la peine d’en rajouter sur l’accent, j’ai compris qu’il fallait monter et descendre. En fait, ils parlent comme ça en vrai 🙂 Nous quittons l’Angleterre sous un rayon de soleil…

Les photos commentées ici

Okehampton – Litton Cheney

7 août 2017

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Mercredi… c’est pluie. Le bruit des gouttes sur la tente et les rafales de vent qui secouent la toile nous réveillent vers 5h30. On somnole jusque vers 9h, Pascal doit faire réparer son vélo dont un ressort de frein a cassé hier soir et le vélociste du bled voisin ouvre à 10h. Il pleut toujours (d’ailleurs ce ser a sans discontinuer jusqu’au soir), Anne est bien obligée de rester attendre à bouquiner dans son duvet ;-).
Au « centre » de Topsham, un magasin d’antiquités occupe un bâtiment de 3 niveaux au bord de l’estuaire de l’Exe qui abrite, entre autres, une collection terrible de vieux outils de travail du bois (ciseaux, chignoles…), à en faire baver un que je connais. Et puis, il y a la chouette petite boutique du loueur réparateur de vélos Route 2. Réparatrice en l’occurrence, bricoleuse dans l’âme, assistée d’un jeune chat blanc et noir. Elle n’a pas la pièce et passe plus d’une heure sous la pluie (le vélo ne rentre pas dans l’atelier) à essayer de trouver un ressort qui s’adapte dans son stock de pièces d’occasion, pour finir in extremis par attacher un bout de tendeur entre le bras du frein et le porte-bagage. Et ça marche! (ça tiendra sans souci jusqu’au magasin d’Exmouth qui a la pièce en stock). Elle ne veut pas qu’on la paye pour le service: « It was fun! ».
Les routes sont maintenant toujours partagées. Elles sont souvent très étroites et bordées de haies (orties) sans bas-côtés. Nous laissons régulièrement passer les voitures qui nous le rendent bien en attendant que nous ayons fini de grimper la côte pour nous croiser… ça peut être long mais ils ne s’impatientent pas (sadiques ?).
Vu le temps, nous nous arrêtons peu après Exmouth, à nouveau dans un camping, Ladram Bay Holiday Park quelque chose qui au total fait 5 étoiles…, en fait un immense camping en escaliers face à la mer (probablement le camping du bled voisin était-il plus sympa). On nous propose un emplacement « very tiny » à prix réduit, en fait d’une taille bien suffisante pour caser la tente, le tarp et les vélos, et abrité du vent, parfait. En fait de mer, c’est à peine si on entrevoit quelques crêtes d’écume, tout le paysage est noyé dans les nuages et la bruine… Demain, peut-être?

Jeudi, ben pourquoi changer les habitudes… il pleut… les affaires sont détrempées mais notre moral est plutôt bon. Ce soir s’il pleut encore on fait un B&B et basta.
Finalement, il ne pleut que par intermittence. Nous enchainons de très grosses côtes, plusieurs fois le pied à terre et voyons de beaux paysages qui manquent du petit rayon de soleil pour que la photo soit parfaite. Les églises que nous visitons ont toutes un coin jeu pour les enfants par contre aucun cierge. Le sol détrempé, les terrains en pente et les nuages noires ne motivent pas pour le camping sauvage. Après une journée type montagne, plus de 1300 mètres de dénivelés positif (s’il vous plait) nous nous posons dans un camping à moitié à la ferme avec une ambiance familiale sympa. Le tarp est ressorti pour la dernière pluie de la journée.
Vendredi, réveil sous…le soleil. Je m’empresse de faire de la lessive plus grand chose de propre. Pascal change les plaquettes de frein de mon vélo qui sont déjà usées (elles étaient neuves au départ). En retendant la chaine de son vélo, l’écrou de sa roue arrière foire (dixit Pascal). Il fera un aller retour au bled voisin (18 kilomètres et le denivelé qui va avec) pour trouver la pièce… On partira juste avant midi, mon linge est sec malgré deux averses :). Nous nous arrêtons dans un magasin à la ferme, après avoir attendu la « caissière », nous nous rendons compte qu’il faut écrire sur un papier ce qui a été pris puis après une addition mettre l’argent et prendre la monnaie dans une caisse bien dotée ! Petite journée au final qui se termine dans un pub derrière le terrain ou nous avons monté la tente. Devant une pinte nous comptons les jours et arrivons à la conclusion qu’aller jusqu’à Portsmouth risque d’être un peu juste. Nous ferons une grosse journée demain (si le vélo de Pascal tient le coup (sa dynamo avant claque à chaque tour de roue et les jantes sont fendues par endroit… je sais quel est son prochain cadeau ;)) et ferons le point de nouveau à Pool. Normalement, beau temps toute la journée demain… wait and see.

Les photos ici

 

mercredi 2 août – Topsham

2 août 2017

Nous venons de manger dans un petit café chauffé et à l’abri de la pluie avec une très bonne connexion internet, ce qui permet d’envoyer toutes les  nouvelles photos. Nous avons oublié de préciser que tous les anglais portent des bottes : petits, grands, vieux ou ados… Hier pour la première fois nous avons vu des tongs mais aujourd’hui les bottes sont de retour, j’espère que c’est le dernier jour, les tongs sont plus sympas 😉

Bonne journée,

Plymouth – Okehampton

2 août 2017

 

Au choix :
Un croisement hasardeux de zèbre et pie noire
Une vache modifiée pour que les traits de découpe soient bien marqués
Une vache déguisée en zèbre trop faignante pour faire plein de rayures et qui s’est contenté d’un gros trait…
A vous…

Lundi, après une nuit bien rentabilisée sur le ferry (linge lavé et sec, batteries rechargées, nuit sous une couette) nous débarquons à Plymouth sous le soleil à 6h30 heure locale (7h30 en France). La sortie de Plymouth est bien balisée. Nous roulons ensuite toute la matinée sur des pistes aménagées (enfin, plus ou moins, selon les endroits). Puis des petites routes de campagne après Tavistock. Nous sommes entourés de nuages noirs, la route est trempée mais au dessus de nous c’est du soleil et nous passons entre les gouttes. Ca grimpe mais moins que je ne le craignais, en tous les cas j’arrive à monter sans poser pied à terre. Par contre il faut rouler à GAUCHE ! dès qu’il y a un croisement ou un rond point ça turbine pour ne pas se tromper. Nous retrouvons des types de panneau de notre autre balade en Angleterre, les magasins sont tous ouverts alors que nous sommes dimanche, c’est étonnant. Les Anglais sont vraiment sympas et nous avons le vent dans le dos 🙂 je crois que j’aurais sacrément râlé s’il avait fait demi-tour le temps que nous traversions la Manche. Nos arrivons dans les hauteurs du Dartmoor, bocage, landes et crêtes de granit, les paysages sont très beaux. Le soir les nuages noirs nous on rattrapés… Au camping de Lydford, l’averse s’abat sur la tente et le tarp que nous avons à peine eu le temps de monter. Elle durera jusqu’à la nuit. Nos voisins anglais viennent nous proposer une tasse de thé sous leur tente (je crois que nous leur faisons pitié. Pascal est pieds nus pour sauver ses chaussures, il y a tellement d’eau sur l’herbe qu’elle passe par dessus la semelle !). Nous finissons par déplacer la tente sur la promenade pour les chiens qui ressemble moins à une piscine. Douche bienvenue dans des sanitaires chauffés !

Mardi, réveil sous le soleil, Bon Anniversaire Maman. Top, nous faisons tout sécher et partons visiter le château et l’église du village. Cela se finira sous la pluie : c’est reparti pour un tour. Les nuages alterneront entre le blanc (sans pluie) et le noir (avec pluie) toute la journée, Pascal garde ses guêtres mais rien n’y fait. Jusqu’à Okehampton nous suivons une ancienne voie ferrée qui traverse encore de jolis endroits. Ensuite l’itinéraire suit une route fréquentée alors qu’il s’est remis à pleuvoir, ce n’est vraiment pas agréable. Si les Anglais sont très respectueux et prudents sur les petites routes, sur celles plus larges ils roulent très vite. Demain nous quittons le Devon que nous aurons vu dans des conditions finaleent assez normales pour un mois d’octobre (Pascal fait revenir des champignons ramassés sur la route ce soir…). Mais c’est très beau, les gens ont l’air de s’y trouver bien, contrairement au souvenir que nous avons de la côte au sud-est de Londres dans l’ensemble plus triste et moins entretenue.

 

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Tréguier – Roscoff

2 août 2017

Mercredi, nuit sur l’île Grande dans le camping municipal à l’abri des coups de vent. Nous y croisons Jérôme de CK/mer.

Jeudi 27 juillet, je veux dormir à Saint-Jean-du-Doigt pour fêter l’anniversaire de Pascal (sans doute un vague souvenir d’une chanson de Thomas Fersen). Un peu avant le village, nous trouvons une pâture délaissée par les vaches que nous pensons bien abritée du vent. Pascal va pouvoir souffler la bougie de ses 49 ans. Finalement on n’est pas si bien abrité, le plus dur était de l’allumer. Allez, une de plus. Il fait frais, vite sous la tente.

Vendredi, nous passons par Saint-Jean-du-Doigt et je ne suis vraiment pas déçue par l’église qui a des vitraux absolument magnifiques, ils méritent le dénivelé supplémentaire et on peut dire qu’on n’en manque pas (les cyclistes en électrique sont intelligents !). Le vent est toujours de face mais… on avance. Après une grosse côte (15%) sans mettre pied à terre, Léo ton père pourra témoigner, nous croisons cette fois Brigitte (IRSTEA) et Henri. La Bretagne est toute petite finalement.

Samedi, bivouac entre un champ de maïs et une haie d’arbre qui borde l’estuaire de l’Eon. Le vent est redoutable et la pluie toujours menaçante. Demain nous serons à Roscoff pour prendre le bateau du soir.

Dimanche, route vers Roscoff, nous passons par Saint-Pol-de-Léon qui est en fête… Ambiance sinistre, les rues sont grises, mouillées et ventées. Quelques personnes déambulent devant les stands sans s’arrêter. Nous passons aussi. Il commence à pleuvoir peu avant Roscoff (la pluie ne s’interrompra pas avant le soir). Les hirondelles volent si bas qu’elles manquent de s’ouvrir le ventre sur le bitume. La journée se passe entre pizzeria, bar, salon de thé et crêperie en attendant 23 heures l’heure du départ du bateau. Quoiqu’il arrive il ne pourra que faire plus beau en Angleterre.

 

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25 juillet 2017 Vezin – Tréguier

26 juillet 2017

Baie de Saint Brieuc

C’est reparti 🙂

Pascal et moi repartons pour une balade de 5 semaines… et 4 roues seulement. Léo et Lila restent pour l’un dans une maison vide et le permis en poche et l’autre avec son cheval à Mérignac. La balade se passant cet été et non pendant l’année scolaire… le choix a été vite fait.

Jeudi matin nous sommes partis accompagnés de Claire et Lila pour la journée et la nuit. Léo est content il aura la maison pour lui seul vendredi soir comme prévu. Départ comme prévu donc jeudi à… 16 heures (sans commentaire).

Après une trentaine de kilomètres super sympas, on plante la tente dans un champ qui vient d’être moissonné (il ne reste que quelques rangs), nous ne trouvons pas le propriétaire mais la botteuse brûlée le long du champ devrait garantir qu’il ne revienne pas le finir de suite. Apéro et montage de tente. Claire est très attentive au sol, la pente, les lignes haute tension, les chiens qui aboient, et loin de moi (il parait que je ronfle, c’est cela oui…). Dodo assez rapidement, il commence à faire froid et Pascal et moi avons eu des nuits courtes ces derniers jours.

Vendredi matin nous quittons Claire et Lila qui font demi tour après un bon petit déjeuner. Lila a un concours hippique le lendemain, elles ne peuvent pas continuer avec nous. Gros serrement au cœur pour moi de les quitter, heureusement je suis avec Pascal sinon j’aurais fait demi tour sur le champ avec elles. Claire, ta salade était juste parfaite et tellement bonne, à ceux qui veulent des idées de salade il faut la contacter. Le dénivelé commence, je suis contente d’avoir un nouveau vélo avec vitesses dans le moyeu, ça change la vie. Dans une belle descente, Pascal me dit attention à gauche, je freine et un chevreuil déboule à fond de train et saute juste devant nous en travers de la route. On est à l’arrêt et de chaque côté de nous dans un champ un chevreuil qui s’enfuit en faisant des sauts de cabri (je crois pas qu’on dise saut de chevreuil). En gros ça faisait zdoïng, zdoïng, zdoïng, tel un ressort se carapatant à toute vitesse. (Sylvie, je crois que j’ai compris la surprise de Merryl et l’impossibilité d’anticiper).

Nous plantons la tente dans un champ à l’abri du vent qui souffle vraiment fort. Cette fois nous avons trouvé l’agriculteur qui nous l’a indiqué à la place de celui que nous avions repéré et effectivement beaucoup moins bien exposé.

Pascal ayant une « alerte » sur son dos, je monte le campement (magnifique) et lui fais ses lacets (je vous le dis ça ne va pas durer).

On se couche vers 20 heures, et le déluge commence. On est tellement bien sous sa tente au chaud dans son duvet avec un presque bon oreiller et un livre bien entendu. La vie est vraiment belle.

Samedi, réveil parfait pour moi j’ai dormi comme un loir. Pascal qui s’était endormi après deux lignes de son article a passé la nuit à glisser et essayer de contourner LA bosse qui se trouvait sous lui. Dommage, ça ne va pas arranger son dos. Nous prévenons les Berrod que nous serons chez eux dans la soirée. Journée avec beaucoup, beaucoup de dénivelés et un magnifique orage. C’est assez agaçant, tu freines dans la descente tellement ça va vite et tu sais qu’ensuite tu va en baver pour faire un mètre… Arrivée à Binic comme prévu avec une dernière pente qui fait réellement regretter de ne pas avoir choisi un vélo électrique et soirée avec la famille Berrod et une pizza au mètre (bonne !). Nous passons une excellente nuit avec un vrai oreiller (Anne contente).

Dimanche, départ après les croissants… à midi… Après notre première montée la pluie arrive, on l’aura toute la journée, molle mais agaçante. La salade de Delphine est parfaitement assaisonnée, cardamone et ??? merci Delphine. On arrive en fin d’après midi à Plouezec chez Guy et Catherine sous la pluie 🙂 et on retrouve des oreillers la vie est vraiment parfaite.

Lundi, la météo annonce des bons coups de vent de face pour nous. Guy nous propose de rester et d’aller au nouveau musée de Ploubazlanec dans la journée. Des anciens de l’auberge viennent manger ce soir, je n’hésite pas longtemps, pas du tout en vrai. Ce sera journée balade, visite avec Guy et Catherine et une bonne soirée qui se termine sur un douillet oreiller ;).

Mardi, départ pour continuer la balade. Les conditions météo sont plutôt bonnes et peu de vent. Nous prenons l’apéro en face de l’église de Tréguier. J’ai déposé un cierge pour Figaro (le chat de Guy et Catherine qui est mal en point) j’espère que cela aidera à percer l’abcès… bon appétit 🙂

Nous trouvons un petit coin de paradis le long de l’ancienne voie ferrée et après avoir mangé nous sommes rejoints par deux cyclotouristes et leur chien. Ils sont polis et demandent s’ils peuvent s’installer à côté de nous, le champ est grand ils sont les bienvenus… par contre je ne comprends pas pourquoi ils posent leurs affaires et leur tente à 1 mètre de la nôtre. Du coup on part faire un « petit » tour avec Pascal et de raccourci en raccourci je vois Monsieur Mallard froncer bouche et sourcils et le soleil se coucher… on est arrivé juste avant la nuit mais bien entendu nous n’avons jamais absolument jamais été perdus 😉 [note de PM: je confirme].

Les photos arrivent dès qu’on trouve une Connexion digne de ce nom (clin d’œil aux enfants).

Les photos sont enfin

Outils

6 mai 2012

Y ajouter une petite burette d’huile (avec un bon bouchon !), quelques colliers de serrage en plastique, un petit rouleau de scotch armé large. Un tube genre aspirine et une trousse pour contenir le tout. Voyageant en pays « civilisés » donc jamais très loin d’un atelier de vélo, nous n’avions pas emmené de matériel spécifique (démonte-chaîne, rayons, clés à cône…).

Où dormir ce soir ?

6 mai 2012

Régner l’espace d’un soir sur un bel emplacement de bivouac, « sauvage » ou sommairement aménagé (Danemark) est un plaisir dont on ne se lasse pas. Une nuit en camping de temps en temps, ou chez l’habitant, permet de prendre une douche chaude, de recharger les batteries, de laver le linge… Et puis de rencontrer du monde, on n’est pas des ours, quand même ! Si ? Dans certains campings quadrillés de caravanes, camping-cars et autres mobil-homes, on ne se sent guère à sa place avec sa petite tente, à manger « par terre ». Mais beaucoup d’autres sont très chouettes et souvent, en dehors des vacances d’été, tout aussi tranquilles que n’importe quel bord de champ. De temps en temps, vient une petite angoisse le soir de ne pas trouver où se poser, quand le point d’arrivée n’est pas prévu à l’avance. Dans ce cas, il est plus confortable, l’après-midi, de ne pas trop tarder à chercher. En fait, en 4 mois et demi, nous n’avons eu qu’à quelques reprises des difficultés à trouver un coin de bivouac, et nous avons toujours fini par dégoter un emplacement convenable.

En général
Internet (Pages jaunes, Google Maps…) est une source d’information pour identifier et localiser les campings, mais pas la plus pratique. Et il faut être connecté, donc ce n’est pas une solution au quotidien, sauf à repérer les campings plusieurs jours à l’avance tout au long de l’itinéraire.
Demander un emplacement pour poser la tente auprès des élevages bovins est quelque chose qui marche bien : il est rare qu’il n’y ait pas un bout de champ disponible. On peut avoir de l’eau sur place (éventuellement même du lait frais !), il suffit d’avoir un minimum d’équipement pour la toilette et la cuisine (cuvette souple…). Quand on demande à la ferme, l’exploitant propose souvent un terrain à proximité immédiate des bâtiments, peut-être par facilité, ou pour ne pas avoir des gens qui vadrouillent dans ses champs sans contrôle, mais plus vraisemblablement par souci d’hospitalité. L’avantage est que c’est l’occasion d’un échange, en général intéressant et sympathique, avec les habitants du lieu. L’inconvénient est un certain manque d’intimité, pour se laver ou, plus prosaïquement, trouver un endroit pour aller faire sa crotte… Quand on repère en chemin un emplacement qui nous plaît, on peut en prendre une photo (numérique) où il soit suffisamment reconnaissable, puis d’aller la montrer à l’exploitation voisine et demander l’autorisation d’y passer la nuit.

France
Campings variés, du meilleur au pire, en fonction de ce qu’on cherche. Pas facile de trouver l’info préalable sur les emplacements et le genre de camping. Cartes topo au 100000ème ? A partir de début avril, tous les campings que nous avons trouvés étaient ouverts… et en général déserts ou quasi ! Pas mal de petits campings municipaux, non répertoriés mais bien pratiques. Demander un emplacement à la mairie peut être une bonne option.

Belgique (Flandres)
Peu de campings, c’est une vraie difficulté si on veut éviter le « sauvage ». En revanche, nous avons toujours été bien accueillis en demandant un bout de champ aux éleveurs de vaches (comme dans tous les pays, d’ailleurs).

Pays-Bas
Notre principale source d’information a été la carte de randonnée vélo. Il existe des campings standards (caravanes & Cie), des « petits campings » et des « campings nature » (NatuurKampeerTerrein). Pour ces derniers, il faut théoriquement disposer d’une carte spécifique (une quinzaine d’euros), mais elle n’est pas demandée systématiquement. Dans le premier camping rencontré de ce type, on payait même soi-même dans une sorte de boîte aux lettres. Les « campings nature » sont généralement plus  « verts » (boisés) que les autres, mais cela reste des campings, ouverts aux campings-cars et aux caravanes, avec des sanitaires, généralement des jeux pour les enfants…

Allemagne
Moins de campings en Allemagne qu’aux Pays-Bas. Nous les trouvions sur la carte de randonnée vélo, mais sans savoir à l’avance sur quoi nous allions tomber. De fait, nous nous sommes retrouvés successivement dans un immense camping, ancien sanatorium puis camp militaire (à la fois délabré et romantique), dans un tout petit terrain en herbe chez un éleveur de chevaux (ouvert seulement aux randonneurs, avec bières à disposition dans le frigo), dans un camp naturiste (sans l’avoir prévu, mais il était tard et les occupants charmants), puis dans un camping de pêcheurs caravaniers au bord du canal de la mer du Nord (pas le mieux !).

Danemark
Beaucoup de campings au Danemark – à peu près comme en France et aux Pays-Bas. Il en existe deux sortes, en fait : de vrais grands campings, « industriels », relativement chers mais très confortables, avec des salles et des équipements pour la cuisine, les repas ou les loisirs, des structures de jeu énormes, voire une piscine chauffée en accès libre avec toboggans, jacuzzi et sauna ! Et puis, des teltplads – littéralement, espace pour tentes – d’accès libre et gratuit et de niveau de confort variable (attention, souvent sans eau ni toilettes). Beaucoup sont dans des endroits très chouettes, dotés d’un emplacement pour faire du feu et des grillades, de table et bancs parfois abrités. Certains sont tout petits et ne peuvent accueillir que 2-3 petites tentes – prévoir une solution de repli si l’endroit est déjà occupé… Les teltplads sont accessibles aux randonneurs non motorisés (certains quand même aux motos). Ils sont répertoriés dans un guide intitulé « overnating i det fri », édité annuellement. Un numéro de téléphone permet de s’inscrire à l’avance sur un emplacement donné, pour être sûr d’avoir de la place en arrivant le soir. Le guide en question contient également de nombreuses adresses privées pour planter la tente, pour une somme modique, avec pour chacun le lieu (avec adresse, coordonnées GPS, numéro de tél) et les commodités disponibles. Il est payant, une petite vingtaine d’euros, mais l’investissement vaut le coup et le bouquin n’est pas trop lourd. Dans les offices de tourisme, on peut consulter aussi, ou se procurer gratuitement, le guide de l’ensemble des « vrais » campings danois. Les campings et les teltplads sont indiqués sur les cartes de randonnée vélo au 100000ème (de même que les réparateurs vélo, les supermarchés…), ce qui est bien pratique. Attention, en été et par vent faible, aux minuscules mouches carnivores qui peuvent rendre cauchemardesque un coin a priori idyllique !

Norvège
Nous n’avons dormi que quelques nuits en Norvège, toujours en camping. Au contraire du Danemark, le camping en (petite) tente est assez peu pratiqué. Quelques très chouettes souvenirs d’emplacements en bord de fjords, avec de belles lumières perçant les nuages (et, avec le vent qu’il y avait, pas d’affreux moucherons). Pour bivouaquer, c’est plus difficile, du moins pour trouver quelque chose de correct et pas trop « civilisé » accessible en vélo.

Grande-Bretagne (Angleterre)
Des bivouacs sympa, y compris une fois dans un jardin (anglais !). Des campings assez variables, soit très corrects, soit « folklo », voire parfois carrément pourris. Cette région, à l’est de Londres, n’est pas faite pour la randonnée à vélo.

La route dans le détail (sur VisuGPX)

6 mai 2012

Itinéraire par les petites routes de campagne et les pistes cyclables, autant que possible et sauf contrainte genre ravitaillement, réparation de matériel…

Partie 1 : de Rennes à la frontière Belge.

Partie 2 : Belgique et Pays-Bas.

Partie 3 : Allemagne, Danemark et arrivée en Norvège.

Partie 4 : départ de Norvège et Danemark retour.

Partie 5 : Grande-Bretagne et retour en France.

En complément ici les traces préparatoires au Tour de Manche (itinéraire rejoint depuis Rennes) suivi en été 2017.

A 8 ans, vélo ou troisième roue ?

27 août 2010

Huit ans, c’est un peu juste pour être autonome sur son vélo. Physiquement, ça peut aller, en s’adaptant au rythme de l’enfant – du coup, c’est parfois un peu frustrant de ne pas aller plus vite. Les 2-3 premiers mois surtout, nous avons eu recours de temps en temps au « tire-Lila », quand elle était fatiguée et qu’il fallait quand même avancer : une corde munie d’un élastique entre notre porte-bagage arrière et la fourche avant de Lila, le tout mesurant environ 2 mètres. Attention, cette technique n’est pas homologuée (!) et peut être dangereuse, en particulier dans les descentes (si la corde se prend dans les roues), pour traverser les routes (longueur de l’atelage) ou dans les villes néerlandaises où la circulation à vélo est intense (les vélos voient mal la corde et peuvent se prendre dedans). Mentalement, il s’agit d’entretenir la motivation : avec des jeux de devinettes, les numéros sur les plaques minéralogiques ou les couleurs de voitures, les tables de multiplication ou les conjugaisons, en se racontant des histoires, des films… De temps en temps, la promesse d ‘un bonbon ou d’une glace est assez efficace… et reposante !

En fait, la principale réserve est en termes de sécurité : on ne peut pas compter sur son enfant de 8 ans pour ne faire aucune erreur, malgré toutes les mises en garde possibles – traverser la route parce que papa l’a fait 100 mètres devant, faire demi-tour ou un écart sur la chaussée… sans même parler des erreurs de conduite des automobilistes. Les causes possibles d’accident sont multiples, sans même parler des chutes. Il faut donc anticiper en permanence, et c’est d’autant plus difficile et vital que les conditions sont dures : pluie, circulation, fatigue de la fin de journée. Le danger peut venir des voitures, bien sûr, mais aussi des autres vélos. C’est même un risque important, sur les véloroutes bien fréquentées de Belgique et des Pays-Bas car les cyclistes roulent vite, on ne les entend pas arriver, et ils s’attendent à ce qu’on soit aussi à l’aise et habitués qu’eux (en fait, sur les véloroutes, il faut avoir exactement les mêmes réflexes que sur route en voiture). Une protection rapprochée et permanente, en plus de la prévention, est impérative ! En cas d’accident, on ne se pardonnerait pas d’avoir été négligent. Dans ce sens, la troisième roue apparaît comme une solution pratique et rassurante.

Après deux mois de vélo, la donne a changé un peu. Lila a beaucoup progressé, elle maîtrise beaucoup mieux son vélo chargé et a acquis un minimum de réflexes sur la route (ce qui ne veut pas dire qu’elle ne commet plus aucune imprudence, attention). Et puis, il y a la satisfaction d’avoir réalisé ce voyage elle-même, et non collée au porte-bagage de ses parents. Vélo ou troisième roue, on ne sait pas quel serait notre choix si c’était à refaire. Mais si c’était le vélo à nouveau, pour Lila, il faudrait davantage d’entraînement préalable.

Ce qui précède est vrai aussi pour Léo, avec ses 11 ans, mais dans une bien moindre mesure. Malgré quelques baisses de moral passagères, il s’est débrouillé comme un chef et a bien vécu ce bagne imposé !

Le pourquoi du comment

27 août 2010

On nous demande souvent pourquoi ce voyage vers la Norvège, comment est venue l’idée ?…

Environ 1 an avant de partir, on reçoit le numéro de Carnet d’aventures avec comme thème principal le voyage en famille (ou quelque chose du genre). Avant même de l’ouvrir je me dis et pourquoi pas ? Pascal embraye de suite. Niveau boulot, ce n’est pas un souci pour moi car je travaille en intérim, et les employeurs de Pascal lui accordent sans rechigner son congé prolongé. Pas de difficulté pour l’école non plus, moyennant un courrier à l’inspection académique, les instituteurs de Léo et Lila nous aident à préparer les devoirs que nous leur feront faire quotidiennement (tant bien que mal !) jusqu’en juillet inclus.

Le moyen de transport ne fut pas tout de suite adopté, avant le vélo on a testé à pied avec un âne de bât… Après 2 jours de pluie dans le Jura – les ânes n’aiment pas monter ni avancer sous la pluie – on a convenu que le vélo était plus docile et plus facile à gérer. Les 2 derniers jours de rando sous le soleil furent sympas, mais la décision était prise.

Quant à la destination, la route vers la mer Noire (Eurovélo 6) l’été s’annonçait chaude, peut-être monotone par endroits (bord du Danube), et pas forcément toujours adaptée au niveau des routes. Vu ce que Pascal, et même moi, pestons contre les automobilistes indélicats, nous avons fait le bon choix en allant vers le Nord. Et puis, quand on a froid, on peut remettre des couches (c’était le cas en avril cette année), tandis qu’en allant vers le sud ou dans les terres il arrive un moment où on ne peut décemment plus rien enlever mais on a toujours chaud. Enfin, ce voyage était l’occasion ou jamais de passer 4 mois avec les enfants sans télé, boulot, ordinateur, école… entre nous. Et cela, a posteriori, nous en sommes bien contents.

La tribu des Moin-Moin

27 août 2010

Dans cette région du nord extrême de la Frise, qui échappe encore à la mondialisation, vit une étrange peuplade, la tribu des Moin-Moin (prononcer « moïn »). Il s’agit d’une population semi-grégaire, vivant dispersée en hiver mais se rassemblant aux beaux jours (à partir d’avril-mai, les Moin-Moin sont habitués aux rudes conditions de ces contrées) dans des camps d’été appelés « Campings Moin-Moin ». Les individus Moin-Moin sont grands et plutôt corpulents. Ils s’habillent de manière assez semblables, la tenue Moin-Moin typique comportant notamment des chaussettes hautes glissées dans des sabots ou dans des sandales rustiques. Les femmes Moin-Moin ne se livrent pas à toutes les futilités que connaisent celles des pays dits civilisés, maquillage, épilation… Mais le principal signe identitaire des Moin-Moin est leur coutume ancestrale – à l’origine de leur nom – de se saluer par un « Moin ! » sonore à chaque fois qu’ils se rencontrent, qu’ils se croisent, qu’ils se quitent, même plusieurs fois dans la journée. Ce qui, le matin notamment (le Moin-Moin se lève tôt), donne lieu à un étrange et joli concert de « moin-moin » qui fait une concurrence sévère à celui des oiseaux, quoique ceux-ci aient commencé plus tôt encore. Nonobstant ces moeurs particulières, les Moin-Moin sont un peuple pacifique et très accueillant. Et l’étranger qui profite de leur hospitalité, quoiqu’un peu surpris au début, se plie volontiers à leurs habitudes et répond joyeusement aux « moin » amicaux qu’on lui lance. Probablement, s’il restait longtemps parmi eux, irait-il jusqu’à adopter leur tenue vestimentaire, y compris la chaussette-sandale. En les quittant, l’étranger garde donc un souvenir ému de ce contact privilégié et hors du temps avec le peuple sympatique de Moin-Moin. Les laissant à leur destin qu’il souhaite heureux, il se retourne une dernière fois pour les saluer de la main et leur lancer un grand « Moin » d’adieu, avant de poursuivre sa route.

Chichester – Vezin

14 août 2010

10 août, 7h30 heure française. A l’approche de Saint-Malo, le plafond est gris et bas, l’horizon bouché. Les courants d’air balayent le pont avant désert du Bretagne, rendu brillant par la pluie. Emergeant de la grisaille, la silhouette de Cézembre se détache sur bâbord, puis la côte tout autour. Bientôt la fin du voyage, la maison n’est plus bien loin… Un matelot en cotte orange ouvre la lourde porte métallique qui donne accès au pont glissant et la bloque ouverte. Sautant la balustrade, il vient hisser à la proue le drapeau breton qui se raidit dans le vent. Puis il repart aussi vite. Qui a dit « mondialisation » ? Le temps d’écrire ces lignes, la tourelle verte du Buron défile sur tribord, au ras de la coque. Et Dinard, pas pressée de se réveiller. La maison n’est plus bien loin. Fin de la paranthèse…

La nuit précédente, nous avons planté la tente peu après Chichester, dans un grand carré d’herbe proche de la route, en annexe d’un parc à caravanes. Tout un groupe sympatique s’y est retrouvé pour faire la fête, avant de se séparer pour les vacances. Les enfants jouent fort tard avec des bâtons lumineux qui dessinent un joli ballet dans la nuit.

Le lendemain, le trajet jusqu’à l’embarcadère de Portsmouth se déroule sans encombre. Une piste cyclable longeant les quatre-voies au trafic intense nous mène jusqu’au centre-ville. Au comptoir de la Brittany Ferries, nous prenons nos places pour le bateau du soir. Il n’y a plus de cabine disponible, au grand dam de Léo.

Nous passons l’après-midi sur l’esplanade du bord de mer, au sud de la ville, près du dinosaure géant et de l’arrivée de l’overcraft – impressionnante machine. Dernier fish & chips, gras à souhait. Et, pour les enfants, quelques tours de manège dans la fête forraine. Lila essaie les grosses bulles en plastique gonflées d’air dans lesquelles on s’introduit et qui flottent sur l’eau. Elle court à l’intérieur, tombe, se relève, retombe, n’avance pas, crève de chaud… Vu de l’extérieur, c’est très drôle !

Embarquement, découverte du bateau, dîner au self, dernier petit tour sur le pont et dodo. C’est qu’on arrive tôt le matin, 6h30 heure anglaise ! Les enfants dorment tant bien que mal sur les sièges inclinés, nous on finit par terre sur la moquette.

A Saint-Malo, notre première arrêt est pour une boulangerie. VRAIS croissants, VRAIE baguette. Il bruine. On finit par s’installer pour le petit déjeuner sous les arches en pierres au pied de la tour Solidor. Quelques personnes promènent leurs chiens ou vaquent en direction des bateaux, la ville s’éveille. Puis nous voilà partis par les petites rues, les petites routes. Jolies maisons, ancien moulin à marée, cris des goëlands et haubans qui tintent contre les mât en aluminium… Nous redécouvrons Saint Malo, puis les bords de la Rance. Pour la pause du midi, le porche de l’église de Saint-Suliac nous abrite des derniers passages de pluie. Les nuages roulent et laissent passer quelques rayons de soleil. On se dit qu’on habite un beau pays. C’est agréable aussi d’entendre parler français et de comprendre à nouveau les mots échangés. D’ailleurs les enfants n’arrêtent pas de hurler : « Ils parlent français ! C’est des Français ! » Oui mon chéri, c’est normal, parle moins fort s’il te plaît… Nous traversons la Rance au petit pont du port Saint-Hubert et rejoignons enfin le chemin de halage à l’écluse du Châtelier, rendu « collant » par la pluie. Les passages de bruine continuent à se succéder, à peine assez longs pour qu’on ait le temps d’enfiler la cape. Nous finissons la journée au camping après Saint-Domineuc et à la crêperie. Flemme de chercher un champ, flemme de faire à manger, ça sent la fin !

Et c’est le dernier jour, 11 août. Nous décollons tôt et quittons le canal juste après les écluses de Hédé, pour arriver à Saint-Gilles le midi chez les parents de Pascal. A l’entrée de Saint-Gilles, nous nous pesons sur le pont-bascule de la zone artisanale. 400 kg tout compris pour tous les 4, 4 mois, 4000 km. Retrouvailles, bon repas. Nous repartons vers Vezin, le ventre plein. On va vite quand même et les 7 kilomètres paraissent bien courts aux enfants, qui avaient gardé en tête le souvenir d’une route interminable ! La maison n’a pas changé, bien sûr, à part le devant un peu en friche. Ca fait vraiment 4 mois qu’on est partis ? Les copains qui sont passés nous ont laissé des petits mots sympas, et un grand drap « Bienvenue » écrit dans toutes les langues. Ce soir on dormira dans notre lit. Demain on fera sécher les tentes et on les remisera… Allez, pour pas trop longtemps !

Photos sous Picasa

Folkestone – Chichester

9 août 2010

Nous voilà donc repartis vers Portsmouth, en traversant maintenant des paysages plus agréables, semblant moins déshérités. Il y a du relief (collines, falaises), ceci expliquant peut-être cela ? Par contre, les routes ne sont pas plus sûres et les conducteurs toujours aussi imprudents avec notre vie ! Souvenir effrayé de la montée vers Hastings, sous l’orage, en poussant les vélos sur le bas-côté inexistant, presque dans le noir dans les passages sous les arbres, avec les voitures qui nous rasent et nous arrosent au passage.

Après Folkestone, la côte devient assez touristique, beaucoup de monde, un peu moins de saletés qui traînent (ou nous nous sommes habitués).  La sécurité règne toujours entre les barbelés, les milices privés, les caméras… Et nous découvrons maintenant les rues et quartiers privés, interdits d’accès aux non résidents ! Les pauvres d’un côté, les riches de l’autre ? En tout cas c’est l’impression que ça donne. Par contre les Anglais restent toujours aussi sympas, ils s’intéressent, nous demandent si nous avons besoin d’une indication sur la route quand nous sommes arrêtés, viennent nous parler dans les campings…

Les campings, parlons-en, beaucoup moins bien équipés que leurs homologues européens que nous connaissons, du coup la lessive n’a pas été faite depuis… longtemps ! Les gens sont en vacances, nous avions l’habitude de grandes étendues vides et aujourd’hui la place disponible est chère. Et c’est beaucoup plus bruyant – après la « gay pride » de Brighton du 6 août, les Tchèques de Ford le 7 (nous, bien installés tranquille, et là un bus entier arrive pour se poser tout autour de nous !!! La tête qu’on faisait devait être pas jouasse puisque la gérante du camping est venue nous rembourser la moitié du prix du camping !), nous avions hier les parents d’élèves et leurs enfants faisant la fête jusque fort tard…

Pour ce qui est de la météo, nous avons été bien saucés, mais surtout le VENT. Durant notre aller vers la Norvège, les enfants ont rempli les églises de cierges pour avoir du vent du sud, et bien les voilà exaucés au-delà de ce qu’ils attendaient mais un peu tard. Du coup nous devons forcer sur les pédales, c’est désagréable et pénible mais bon ça fait les mollets.

Les enfants ont goûté la jelly, ils adorent. Quant à moi je fais des infidélités à Hagen Dazs puisque je me mets à aimer les « soft ice » (glace italienne), il est temps qu’on s’en aille. Et Pascal, lui, écume les pubs : bières, cacahuètes… (il a décidé qu’il les auraient toutes goûtées avant notre départ).

Les photos sur Picasa

Lila – 7 août

9 août 2010

Bonjour, je vais vous raconter le vent. Le vent est très désagréable. On l’a souvent de face mais aujourd’hui on l’a de dos. Qu’est ce qu’il faudrait faire pour qu’on l’ait toujours dans le dos ? Me couper la main, non ; me couper la tête, non. Ne plus manger de glaces, hors de question. Arriver le 24 décembre, hors de question. Ne plus jamais avoir le soleil, non. Mais, faire du cheval, avec grand grand plaisir. J’espère que quelqu’un me demandera ça un jour.

Lila – un moment génial

2 août 2010

On continuait la route et on a vu 2 chevaux en liberté dans un champ et les chevaux allaient au galop. On est allé dans une maison pour leur demander si les chevaux c’était grave qu’ils soient en liberté. Il n’y avait personne. On est allé voir une deuxième maison et il y avait quelqu’un qui nous a dit que ces deux chevaux étaient dans le champ avant. Mais maintenant c’est devenu un champ pour faire du blé. Je me suis dit que l’agriculteur du champ n’allait pas être content avec toutes les traces de sabots dans la terre. Mais pour moi, c’était génial, extraordinaire, très bien… Mais il y avait deux monstres qui s’appellent Anne et Pascal qui m’ont interdit de rester avec les chevaux et on est partis (NDP : Après une pause d’une bonne dizaine de minutes !!!!).

Harwich – Folkestone

2 août 2010

Bon, on commence à s’habituer à rouler à gauche, même dans les ronds-points ! Quelques difficultés encore pour regarder du bon côté en traversant la route… La tête des enfants quand on crie à gauche, alors que ça fait 3 mois qu’on leur dit à droite !!! Jamais contents ces parents.

On a eu plus de mal à se faire à l’Angleterre. Arrivée à Harwich pas enthousiasmante : beaucoup de circulation dans les rues et les routes étroites et mal entretenues, des voitures roulant vite et souvent mal (on serre les fesses), des maisons décrépies, pas de pistes cyclables, campings plus que rares, des entrepôts abandonnés, des magasins fermés aux vitrines poussiéreuses, des détritus partout (notamment au bord des routes) et des dépôts sauvages des panneaux d’affichage et des clôtures défoncées, beaucoup de terrains en friche… Méchant contraste après le Danemark. Un Anglais nous explique que les routes ne sont pas entretenues faute de crédits. Un Suisse croisé dans un camping et connaissant bien l’Angleterre nous parle d’une région en « sous-développement », en dehors Londres même. Et c’est vraiment l’impression que ça donne, du moins dans les parties urbaines : les infrastructures existantes se dégradent, tout apparaît sale et délabré, hormis quelques quartiers privilégiés avec leurs maisons proprettes. Et puis, des caméras de surveillance dans tous les coins, des barbelés, des peintures anti-escalade, des milices de voisinage. L’image d’une société malade, qui ne s’aime pas.

A l’inverse, les Anglais sont généralement charmants et très accueillants. A Sittingbourne, le 30 juillet, nous dormons même dans le jardin de quelqu’un chez qui nous étions simplement allés chercher de l’eau. La veille, après Gravesend, c’est dans un centre équestre et pépinière où, une fois passée la porte grillagée et le Rotweiler mis à l’écart, le propriétaire nous ouvre un champ bien volontiers et nous offre des cerises (au grand bonheur de Lila, des chevaux partout !). Trois jours plus tôt, à Maldon, ce sont des cultivateurs qui nous proposent gentiment un bout de terrain en herbe près de leur habitation. Leur fils, qui a fait un grand voyage de la Russie à la Nouvelle Zélande, vient nous voir le soir avec une bouteille de vin et nous buvons un verre ensemble sous le Tarp (il s’est mis à pleuvoir juste après le montage des tentes) dans le jour qui finit. Le lendemain matin, il nous ramène même une carte des pistes cyclables du comté, qui nous servira bien pour traverser le secteur de Basildon, très peuplé (même si les pistes cyclables en question sont souvent très symboliques).

C’est l’anniversaire de Pascal, nous lui offrons une bouteille de porto et des pistaches, il est ravi. Elle ne fera pas long feu, soit disant ça fait du poids, c’est cela oui…

La campagne est nettement plus agréable et préservée que les parties urbaines. En ce moment, les colzas et les blés sont mûrs et tous les champs sont d’un jaune qui contraste joliment avec le vert des arbres et des haies. En faisant abstraction de la quantité impressionnante de lignes électriques qui barrent le paysage. Le temps est mitigé, de petites pluies de temps en temps, mais rien de très méchant. Avec les nuages, de belles lumières. En fait, il n’a pas plu vraiment ici depuis 5 semaines, l’herbe est sèche et la terre extrêmement dure – pas facile de planter les sardines, on n’en utilise que le strict nécessaire.

Pas grand-chose pour le vélo, à part le « National Cycle Network » développé petit à petit par Sustrans depuis une quinzaine d’années, mais on croise beaucoup de « Public footpath », aussi bien en ville qu’à la campagne. Certains passent même carrément en travers des champs cultivés.

Après Maldon, nous restons deux nuits à Tilbury pour faire l’aller-retour en train jusqu’à Londres, que desservent  pas moins d’une dizaine de compagnies ferroviaires. Beaucoup de monde et d’activité dans cette grande ville, beaucoup beaucoup de voitures et de bruit aussi. Bien contents de n’y être pas en vélo, les cyclistes ici (et il y en a, à la sortie des bureaux) sont carrément suicidaires, plus encore qu’à Paris. Du Tower Bridge, un bateau nous emmène à Westminster sur la Tamise, le parcours est très chouette. Nous revenons à la gare en bus, en choisissant les lignes pour prendre ceux à étage. Entre autres curiosités londoniennes, des petits cars jaunes aux airs de véhicules de brousse, amphibies, qui promènent les touristes dans les rues et sur le fleuve.

Le camping de Tilbury est assez folklo, c’est aussi un « musée » (dépotoir serait plus juste) d’engins agricoles et routiers anciens. A part nous, il y a quelques caravanes de gens qui y habitent manifestement à l’année et travaillent dans le coin. Le « camping » précédent, le seul entre Harwich et Colchester, était particulier lui aussi, peuplé de caravanes et de vieux mobil homes plus ou moins à l’abandon, à l’arrière d’un vague magasin agricole et de grandes serres en verre désaffectées. Le champ où nous plantons la tente est juste occupé par une famille en vacances (?) et une jeune femme en caravane dont c’est visiblement la résidence. Avec leur côté déjanté, ces campings sont bien sympa tout de même.

Après les pontons mouillés, les rails de chemin de fer dont je vais me méfier dorénavant : grosse chute pour moi, le vélo n’a rien mais je ne suis pas très fraîche en me relevant ; je tombe dans les pommes et comme je suis seule, pas très simple pour repartir, je crois que les Anglais m’ont pris pour une ivrogne, du coup personne ne s’arrête… n’importe quoi, comme si j’avais l’haleine et la démarche d’une ivrogne !

Depuis Harwich, nous suivons plus ou moins les pistes à vélo, la 51 puis la 1 à partir de Colchester, qui fait partie de la « North Sea Cycle Route » (une des 12 routes du réseau Eurovélo), jusqu’à Dover, et enfin la 2, qui continue le long de la côte (ou la 19, qui passe plus dans les terres, on verra). Ces routes sont visiblement peu utilisées, et pas plus entretenues que l’ensemble du réseau routier. La route 1 en particulier, quand elle ne suit pas la route des voitures, emprunte des voies diverses et parfois improbables voire inquiétants : chemins en bord de champ (ou carrément à travers), hauts de digues enherbés, friche industrielle entre deux grillages, ruelle étroite et déserte bordée d’entrepôts désaffectés, piste militaire… Les portiques qui protègent l’entrée des parties réservées aux vélos ne laissent pas passer les nôtres, avec leur chargement et avec la remorque. Alors on décharge, on décroche, on passe, on raccroche, on recharge, on râle un coup, et on recommence 200 mètres plus loin. La moyenne en prend un coup ! Mais au moins, et sauf certains passages sur des routes passantes ou étroites ou en ville, la route est à peu près sûre. Et nous fait découvrir des endroits variés. Elle est assez bien indiquée, même si parfois le tracé sur le GPS (téléchargé sur Internet) s’avère bien utile.

A Tilbury, le petit bac (où ne passent que piétons et deux-roues) nous permet d’éviter le grand pont qui traverse la Tamise un peu plus loin. Pas de touristes ici, uniquement les gens du coin. D’ailleurs, Gravesend, sur la rive en face, est tout sauf touristique… Nous choisissons ensuite de continuer sur la route qui fait le tour du Kent, plutôt que de couper direct vers Portsmouth. Et, si la sortie de Gravesend est un peu laborieuse, ensuite nous ne le regrettons pas, passant dans des endroits très chouettes, jusqu’aux falaises crayeuses de la côte sud-est. Les villes portuaires que nous traversons au passage, Whistable, Rochester, Dover, ne sont guère plus folichonnes que celles du côté de Londres. Quelques-unes sont un peu plus touristiques comme Sandwich ou Deal, avec ses pavillons tout au long de la grande plage de galets. Nous arrivons dimanche soir (1er août), après moult montées et descentes, au petit camping pour tentes de Folkerstone, qui surplombe la mer et la plage au pied de la falaise. Les enfants se font plaisir et ramassent une quantité impressionnante de morceaux de verre de toutes les couleurs polis par le ressac.

Photos sur Picasa :
Esbjerg – Tilbury
Tilbury – Folkestone

Léo – Entre Norvège et Angleterre

2 août 2010

Chapitre (12 juillet)

La Norvège est magnifique malgré le dénivelé. Pour la monnaie, seule l’image la différencie des couronnes Danoises. Il y a des fjords partout. Un jour nous sommes montés très haut et nous avons vu un glacier. Il y a beaucoup de balades très sympas à faire. Les villes sont magnifiques, il y a beaucoup de fontaines et des groupes de musiciens de tous les côtés.

Chapitre 2 (17 juillet)

Le plus gênant dans les pays étrangers c’est de ne pas connaître la langue, ça nous empêche d’avoir des contacts, de lire et de comprendre ce que les gens nous disent. Quand quelqu’un nous parle, la première chose qu’on leur dit c’est « you speek English or French », non mais je vous jure y a des moments où je suis tenté de leur dire « laisse moi deviner, tu parles pas français », moi je dis merde à la fin.

Je sais qu’on est sur le chemin du retour depuis seulement deux jours, mais maintenant notre moyenne c’est 40 ou 50 km et 12 km/h. Si c’est comme ça, c’est parce que maintenant qu’on fait le retour on sait que, plus on pédale, plus on arrive vite et, étant donné que cette balade est rasante (je me retiens parce que c’est vous), nous nous pressons pour qu’elle s’arrête (très vite) avant que nos jambes explosent et que nous devenions fous.

Même pendant le voyage on pollue et on se pollue. Comment ? Ben, il y a maman avec la cigarette et, si vous avez oublié ce qui est marqué sur les paquets de cigarettes, je vous le rappelle : fumer tue, ou alors fumer nuit gravement à votre santé et à celle de votre entourage. En plus, dès qu’on a une connexion les parents ne bougent plus de l’ordinateur. Lila ne résiste pas à tanner les parents pour acheter des pets shops (elle y joue une heure par jour) et moi je fais tout ce que je peux pour faire du jeu vidéo. Bref, en résumé c’est pas parce qu’on pédale pour se déplacer et qu’on ne pollue pas trop qu’on ne se drogue pas.

25 juillet

Aujourd’hui nous sommes en Angleterre, c’est sympa de savoir qu’on est bientôt à la maison et je me rends compte que j’ai de la chance d’être en Angleterre et pas à Trémelin (pour ceux qui ne comprennent pas, ce n’est pas grave). Mais aujourd’hui nous avons rencontré dans un parc plein d’écureuils sauvages, nous leur avons donné des noisettes que nous avions achetées. Ceux-ci les mettaient dans leur bouche et allaient les enterrer un peu plus avant de venir en chercher d’autres. Mais, à ma grande surprise, un écureuil, au lieu de prendre la noisette que je lui présentais, s’attaqua à mon poing dans lequel se trouvaient quatre noisettes et, à l’aide de ses petites dents, il me fit très mal.

Lila – 17 juillet

2 août 2010

Bonjour Mesdames et Messieurs, la météo de cette semaine. Lundi matin pluie, l’après-midi soleil, le soir soleil. Mardi matin soleil, l’après-midi soleil, le soir soleil. Mercredi, dans le bateau. Jeudi, le matin soleil, l’après-midi grande pluie à tomber par terre, des grêlons, des orages, soir nuages. Vendredi matin soleil, l’après-midi soleil, soir soleil. Samedi matin pluie, l’après-midi soleil, soir soleil. Dimanche matin pluie, l’après-midi soleil, soir soleil. Et voilà pour ce blog, au revoir.

Tim – Esbjerg

2 août 2010

Les enfants sont motivés par le retour, nous battons tous les records et avançons très vite malgré le vent de face (au sud, cette fois).

Ca y est, sur l’immense plage de la côte ouest, nous avons pris notre premier bain dans la mer du Nord et….et ben, elle est pas si froide ! Si si, je n’ai mis que dix minutes à m’y mettre ce qui peut être un record pour moi. Nous étions dans un camping concentrationnaire, mais qui nous a offert un magnifique coucher de soleil (à ce jour le plus beau que j’ai vu): rouge, rose, orange avec un petit phare, très mignon. Oh, j’entends déjà les puristes, un phare ne peut être « mignon », c’est beau, grand, massif,… mais pas mignon. Et bien celui-là était mignon et ressemblait aux fèves que nous avions dans la galette des rois cette année.

Cette partie de côte danoise est très touristique et peuplée essentiellement… d’Allemands. La piste traverse les dunes tout du long, et sur les portions non habitées le paysage prend des aspects lunaires. Les teltplads où l’on passe la nuit sont peuplées aussi, mais plutôt d’autochtones pas dérangeants.

Nous avons retrouvé à Esbjerg Catherine, Vincent et les enfants qui montaient vers la Norvège en camping car (regard envieux des enfants Mallard !). C’était sympa et marrant de se croiser au Danemark dans un camping. On a pu contempler les photos de leur mariage ainsi qu’une très belle collection de chaussures et de grimaces (merci les amis).

Pour le moment on est sur le ferry pour l’Angleterre (Harwich). C’est pas de chance pour moi, à chaque fois qu’on prend un bateau il y a du vent, du coup de la houle et même si le bateau est très gros, il bouge quand même… je ne suis pas encore verte mais ça ne saurait tarder et, si cette fois la cabine sent mauvais je crois que ce sera de ma faute ! Bon j’arrête là, vous êtes peut être en train de manger ou prêts à le faire (quoique là vous n’en avez peut être plus très envie). En attendant, la musique au bar est bonne et, dans la cabine, les enfants dorment sur les couchettes du haut, du sommeil de l’innocence (ou alors ils imitent bien !).

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Bratland – Tim

22 juillet 2010

Jeudi, 9h, le ferry de Fjordline accoste à Hirtshals. La pluie ici vient de cesser. Nous retrouvons le Danemark et ses « teltplads » avec plaisir, et le sentiment d’être en terrain connu (c’est que nous savons bien 5 ou 6 mots de Danois, maintenant !). De Hirtshals, nous descendons tout droit vers Aalborg (par les petites routes), pour éviter de reprendre la route n°1, jolie mais peu roulante (beaucoup de piste et de sable), puis en direction de Esbjerg, où nous prévoyons d’embarquer pour l’Angleterre (ce sera le 24 juillet). Nous nous prenons un orage de grêle mémorable, c’est que ça fait mal les grêlons sur la peau nue ! Après la Norvège, le pays nous semble bien plat, notamment de grandes zones agricoles que nous traversons après Hirtshals, toutes en champs cultivés et bâtiments d’élevage intensif qui puent de loin. Le vent du sud, soutenu, jour après jour, est usant. Pourtant nous avançons relativement vite, nous faisons une moyenne de 50 kilomètres par jour – les 30 kilomètres par jour du début sont loin, nos cuisses se sont musclées (tout en restant sveltes et élancées, bien entendu !). La campagne reste tout de même assez boisée, avec de jolies bâtisses par endroit, et nous passons aussi dans des secteurs plus vallonnés et champêtres. Lundi, la route 18 que nous suivons emprunte une piste qui traverse une vaste zone de landes et de forêts, sur une dizaine de kilomètres. C’est très joli, mais la piste est faite de graviers de silex et de sable qui crissent et s’enfoncent sous nos vélos chargés, et nous passons plus de temps à regarder le sol devant nos roues pour trouver le meilleur passage et à souffler dans les montées (et même sur le plat !) qu’à contempler le paysage… Mardi, itou. La lande, chaude et ensoleillée, a des odeurs du Midi. Au milieu de la traversée, pique-nique dans le coin idéal, avec des tables en bois, au bord d’une petite rivière à l’eau claire, à l’ombre des chênes et des pins. Bonne occasion pour une petite toilette, même si l’eau est assez froide.

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Leirvik – Bratland

13 juillet 2010

Hey, on l’avait pas dit avant mais on est en Norvège !!! Yopelipela.

Balade vers un glacier, c’est beau et Léo rage que nous ne puissions pas aller jusqu’au bout. Premières fraises des bois, par contre les myrtilles sont encore vertes, mais plus bas elles ont été mangées par Pascal et les enfants ! Nous avons passé la nuit au dessus d’un fjord, majestueux. Les montagnes autour sont raides et ressemblent aux Alpes. Le vent se lève parfois brutalement… cela fait deux fois que le soir il y a juste un peu de vent avec quelques rafales et que dans la nuit ça souffle en tempête. Du coup, tous les soirs tous les haubans sont posés et on ne lésine pas sur le nombre de sardines. Heureusement que nous avons de nouveaux arceaux pour la Helsport, avec les autres on se serait retrouvés « à poil » au beau milieu de la nuit.

Jusqu’à ce jour je ne savais pas quelle race d’animal j’aimais le moins, maintenant je sais : les medges. Je crois que je vais même militer pour leur extermination de la surface de la terre ou tout du moins des endroits où je suis susceptible d’aller. Et même si je me rends bien compte que tout ça n’est ni très écolo, ni très respectueux, ni très gnagnagna, je hais ces bestioles autant qu’elles sont petites. Seul point positif, elles n’aiment pas le vent et en Norvège nous n’en manquons pas !

Demain matin nous rendons la voiture, sniff j’aimais bien conduire mais, en arrivant au camping où nous avions laissés les vélos, je suis rudement contente de retrouver le mien, et les enfants aussi. Demain donc, visite de Bergen et ensuite départ mercredi pour le Danemark et le retour de notre périple. Autant j’étais pressée de rentrer à un moment, autant maintenant que ça se rapproche je freine et n’ai pas tant envie que ça s’arrête, et oui c’est tout un art et un sacré entraînement que de n’être jamais satisfaite.

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PS : Les enfants reprendront le blog après la Norvège, ils sont en vacances…

Hirtshals – Leirvik

10 juillet 2010

Nous voilà donc arrivés à Bergen, avec moins de vent qu’au départ de Hirtshals mais sous une petite pluie. On enfile les pantalons étanches devant la douane d’où on se fait virer avant d’avoir fini ! Et on se retrouve plus loin sur le trottoir à s’équiper auprès d’une famille à vélo qui en fait autant. Ils étaient sur le même bateau et nous ressemblent fort, en plus ambitieux : 3 enfants, une à vélo, un en tandem avec maman et le dernier dans une remorque ! Ensuite, nous cherchons à récupérer du liquide. Après le 4ème distributeur automatique nous finissons par comprendre que nous avons dépassé le plafond, euh ça va être chaud là. Je veux téléphoner à la banque et, oups on me demande un code « puk » que je n’ai pas, bien bien bien, je suis là depuis 1 heure et je veux déjà rentrer chez moi (le Danemark c’est déjà plus chez moi). Finalement tout s’arrange, je vous épargne les détails. Et la ville est magnifique, pleine de monuments, de statues, de côtes comme on n’en a jamais vues (et oui, on les monte à pied). Départ pour le camping à une vingtaine de kilomètres. On constate vite que la Norvège n’est pas du tout adaptée au vélo : en plus du relief, les rares pistes cyclables se trouvent en bord de route (forcément) et aux alentours de Bergen il y a beaucoup de circulation.

En Norvège, c’est facile de reconnaître les fous (ou les touristes inconscients), ils les mettent sur des vélos. Un petit vélo dans la tête, un autre entre les jambes, une paire de gros mollets et roule ma poule. Les voilà partis à pédaler comme des tarés (ben oui) le long des routes pleines de bagnoles, minimum 30 km/h dans les montées. Un truc à te vexer fissa si tu as un minimum d’amour propre. Sinon tu laisses le vélo au camping et tu loues une voiture. Ce qu’on s’est empressé de faire.

Notre fin de séjour se fera donc en voiture et à pied ! Le lendemain, première balade vers un mont de 673 mètres, s’il vous plaît (j’ai, 3 jours plus tard, toujours mal aux cuisses !), en suivant, carte et GPS à l’appui, un chemin à peine marqué dans la forêt, puis sur la roche et dans les mousses humides. Lila et Anne constatent que leurs chaussures ne sont pas parfaitement étanches…

Nous partons avec notre petite, très petite (le chargement est millimétré), voiture découvrir les îles et les reliefs au sud de Bergen. Les paysages sont superbes, notamment lors des traversées en ferry et depuis les hauteurs. (Note lyrique du jour : la Norvège est une terre d’interfaces, entre mer et roche, qui décline à l’infini les nuances de gris). Pour marcher, le relief est très accidenté et les chemins pas toujours très praticables. En dehors des forêts et du caillou, le sol est le plus souvent recouvert d’une végétation basse et de mousses gorgées d’eau, qui mettent à rude épreuve l’étanchéité supposée des chaussures Gore Tex. Pas mal de tiques aussi, on s’inspecte régulièrement. Pour la randonnée à pied, la Norvège n’est pas des plus horpitalières. Mais les points de vue et la sauvageté des lieux, dès qu’on s’éloigne un peu des endroits habités, en valent largement la peine.

9 juillet. Ce soir il fait doux mais le vent souffle en fortes rafales, qui secouent les tentes. Par moment il pleut. Il est 11h20, les enfants dorment depuis peu (nous sommes arrivés tard au camping de Fitjard) après une platrée de nouilles au bacon grillé avalée goulûment. Il fait sombre mais jour encore. Le ciel est chargé de nuages gris et denses aux formes cotonneuses qui filent vers l’est au dessus de nos têtes. Norvège, début juillet !

Nous faisons aujourd’hui un second camping sur l’île de Stord, très chouette aussi, comme le précédent avec un petit coin en herbe pour les tentes, en bord de fjord. Nous sommes les seuls campeurs et, globalement les tentes sont rares : avec la pluie, le vent, et les medges (pas, ou peu de moustiques, par contre), les gens du coin optent pour la caravane ou le camping-car. En sauvage, difficile de trouver un coin, les rares parties un peu plates sans routes ni voitures et à distance des habitations sont le plus souvent marécageuses.

Demain, montée jusqu’à un glacier, du côté de Rosendal. Léo va se régaler (je crois qu’il aime bien crapahuter !). Puis ce sera le retour vers Bergen… Si on revient en Norvège, ce sera avec bottes, kayak (toutes ces îles, ces petites baies, le paradis du kayakiste !), canne à pêche (petite frustration de Pascal) et tente autoportante (plus facile à caser, y compris sur le caillou…).

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Billund – Mer du Nord

7 juillet 2010

29 juin matin. On peine à partir du camping (un vrai, avec plein de jolies caravanes), où on a rechargé les batteries, réglé des histoires de courrier, préparé la route à venir et profité de la piscine et de la connexion Internet. Lever tardif (les tentes sont à l’ombre), douche de Lila, vaisselle, préparation habituelle des affaires… Quand on est enfin prêts, après quelques tours de roue, Anne se rend compte que son pneu est à plat. C’est une punaise, bien plantée au milieu du pneu. Verdict : deux doubles crevaisons, soit 4 trous d’un coup. Qui dit mieux ? Le reste des rustines y passe et on finit par décoller en début d’après-midi après avoir pique-niqué sur place. Il fait chaud (26°C à l’ombre annoncés) mais le vent du sud s’est levé et nous pousse. Pas sûr quand même qu’on arrive au bout des 40 km prévus. Sur la route, par endroits, une multitude de petites bulles de goudron, chauffées par le soleil, éclate sous nos pneus en un joli crépitement.

Finalement, on les fait, les 40 km, courses rapides et pause « école » comprises ! Lila raconte plein d’histoires à Anne et, du coup, pédale hardi petit. Léo et moi suivons comme on peut. Déception à l’arrivée, la teltplads visée n’existe plus depuis plusieurs années. Nous nous posons finalement à proximité, dans un parking herbu au pied d’une petite colline, du haut de laquelle on domine le paysage. La colline est couverte de myrtilles. Les enfants s’en régalent et en ramassent un petit sac. Pendant qu’on attaque les pâtes-sauce tomate, un groupe d’une petite dizaine de Danois arrivent en vélo sur le parking et s’installent joyeusement à la table voisine. Ils viennent prendre le café ensemble et nous précisent qu’ils ne restent pas longtemps. Ni les medges bien présentes ce soir-là, ni les quelques gouttes de pluie qui commencent à tomber ne semblent les gêner. Léo et Lila leur proposent des myrtilles, on reçoit du melon en retour. Ils replient et repartent comme ils sont venus, tout aussi joyeusement.

30 juin. Matin bruineux, les nuages d’ouest filent vite. Petit déjeuner à deux, les enfants dorment encore. Un monsieur venu avec son chien d’une maison voisine nous indique que la colline, qui s’appelle Daugbjerg Dås, est un reste de moraine de la période glaciaire. Une légende locale veut qu’elle se soulève parfois, et qu’en sortent des femmes belles au chant envoûtant. Les hommes qui se laissent attirer finissent engloutis par la colline. Aujourd’hui, en fait de belles femmes, ce sont surtout des moutons qu’on voit sur la colline. Ils se mettent tout à coup à bêler et se précipitent vers l’abreuvoir à l’entrée du champ. La voiture de l’éleveur, dont ils ont reconnu le bruit de très loin, s’y arrête bientôt, entourée des moutons. Lila ira voir les moutons se faire soigner, mais reviendra dépitée, faute d’avoir compris ce qu’on lui avait dit et d’avoir pu elle-même se faire comprendre. Dur, l’obstacle de la langue.

1er juillet. Le matin, nous suivons une ancienne voie ferrée, bien confortable. L’après-midi, traversée de Mors selon l’ancien tracé de la piste n°2, pas terrible : relief peu marqué, beaucoup de cultures, de bâtiments d’élevage intensif, de voitures… (NDA : c’était un petit message du troll !).

2 juillet.

Dernier soir avant Hanstholm, nous partageons la place de bivouac avec des Français qui nous offrent l’apéro, ils viennent juste d’arriver en camionnette et ont encore des produits français, dont de l’excellent comté. Sourire ravi de Lila qui dit « c’est du vrai saucisson ? ». Il faut dire que la dernière fois que nous en avons acheté, un peu à l’aveuglette, il avait un goût prononcé de clou de girofle, sympa quand tu as mal aux dents mais sinon pas top, te laissant une vague impression d’un passage chez le dentiste.

Ce matin je me faisais la réflexion qu’au bout de 3 semaines je m’étais dit, pas la peine de partir 5 mois, j’ai l’impression d’avoir fait une coupure de plusieurs mois. Au bout de 2 mois, je me disais 5 mois ça va être long ; les amis me manquent et surtout le quotidien. Pas mon lit ni le confort matériel, mais celui de savoir tous les jours où je vais dormir et à peu près ce que je vais faire de ma journée, le quotidien quoi. Aujourd’hui, je me dis qu’une longue coupure c’est très bien. Maintenant, je suis toujours pressée de retrouver tout le monde, mais l’inconfort que je ressentais il y a quelques semaines et qui me gâchait un peu la vie a disparu. Peut être que demain il pleut et ce n’est pas grave on mettra les KWays et si on ne trouve pas de coin pour dormir on dormira sur un parking, c’est super agréable de ne plus se poser 10000 questions et de vivre le moment présent réellement et pas en se forçant juste parce qu’on sait au fond de nous que c’est ce qui est mieux. Seul point noir (quand même, faut pas pousser, je reste moi même), la cigarette… on n’en trouve plus sur le bord de la route dans des paquets abandonnés et je m’en fumerais bien une, même deux pourquoi pas !

3 juillet. Bon, plus jamais vous ne lirez « demain il pleut et ce n’est pas grave » dans ce que j’écris : on vient de se prendre, ce soir, un méga orage et notre tente (bêtement installée dans un creux) flotte maintenant sur un matelas d’eau (sous le tapis de sol), c’est marrant (ça fait flop flop sous la main sans qu’elle soit mouillée) mais pas très sec, on remonte la tente quelques mètres plus haut…

Lila avance de mieux en mieux, il faut dire qu’elle est de plus en plus à l’aise sur son vélo et réussit à s’accrocher aux sacoches de son père l’air de rien !

Nous sommes à Hanstholm pour prendre le bateau vers la Norvège. Euh, y a pas de bateau, la ligne est supprimée depuis un an – la crise, nous dit-on. Tant pis, on continue vers Hirtshals, c’est à environ 3 jours de route. Par contre, on va appuyer sur la pédale pour pouvoir prendre le bateau de mardi, sinon il faut attendre jeudi. Nous avons enfin réussi à recevoir un colis (au camping de Hanstholm), les enfants sont ravis de lire de nouveaux bouquins en mangeant des caramels au beurre salé et nous, nous allons enfin pouvoir dire autre chose que Tak (merci) en Danois.

4 juillet, pour appuyer, on appuie : 75 km au compteur dont une bonne partie sur piste gravillonnée, et arrivée dans un lieu de bivouac top, top, top. Cabanes, eau et même roulotte permettant de se mettre à l’abri des medges. Plus on va vers le nord, plus elles sont présentes et insistantes (en regardant les jambes de Pascal, on pourrait croire qu’il vient d’avoir la varicelle. Pour moi c’est plus facile cela fait un gros bouton tout de suite, mais comme je suis raisonnable et que je ne gratte pas le lendemain plus rien, gnagnagna.)

5 juillet, nous longeons la côte, c’est joli et en même temps très touristique – il y a un peu trop de maisons de vacances posées un peu partout dans les dunes. La route est inégale, beaucoup de chemins, les enfants enragent : ça fait baisser notre moyenne ! La route nous fait passer sur une quinzaine de kilomètres sur la plage. En fait, les gens y viennent en voiture, la posent au milieu, et s’en servent d’abri contre le vent – comme ça pas de problème de parking, par contre je me demande ce que ça donne en pleine saison et où est le plaisir de bronzer entre deux voitures. Pour nous en tous les cas c’est sympa, vent de dos, bruit de la mer et les traces des voitures permettent de ne pas trop s’enliser.

Au bord de la route, particulièrement depuis qu’on est entré au Danemark, on trouve beaucoup de petits étals en libre-service, avec une boîte pour y laisser l’argent. D’une fois sur l’autre on peut y acheter des fraises, des pommes de terre nouvelles, des sacs de bois, de la confiture, voire des bonnets et chaussettes tricotés maisons.

Demain nous arrivons au port, j’espère qu’il restera de la place dans le bateau et surtout une cabine : départ 15h et arrivée 10h30 le lendemain.

6 juillet. On est dans le bateau (il était plein pour les voitures mais avec les vélos pas de souci) et nous voguons vers Bergen. Lila a trouvé le grand écran avec les Pixar qui passent sans discontinuer et Léo après un épisode de visage vert (ça tangue sec et nous avions une cabine ou le précédent occupant s’était un peu lâché sur la moquette !) va mieux et visite le bateau. Nous avons croisé un français qui connaît déjà un peu la Norvège et a potassé le guide du Routard. Il nous conseille de rester aux alentours de Bergen et prendre le temps de visiter plutôt que faire beaucoup de route et ne pas en voir davantage. Nous ne resterons finalement qu’une dizaine de jours en Norvège. Puis, plutôt que rentrer directement en train ou avion, nous repasserons au Danemark pour Esbjerg sur la côte ouest, afin de prendre un ferry vers Harwich (Grande Bretagne). Ensuite, Portsmouth à nouveau en vélo, traversée en ferry vers Saint-Malo, et là la maison ne sera plus bien loin.

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Méli-mélo Lila

7 juillet 2010

6 juillet (dans le bateau). Dans notre ancienne cabine, il y avait du vomi, ça sentait la mort. On est allé demander si on pouvait aller dans une autre cabine. Il ou elle a dit oui, à la place 5212, il n’y avait pas de vomi.

29 juin. On a goûté chez des gens, il y a un étang et un banc.

Maman a failli casser son livre électronique en tuant un taon.

On a acheté des fraises, très très bonnes.

Je vais vous raconter une attraction de Légoland, les pompiers. Une personne dit : prêt, feu, go, partez ! Les portes s’ouvrent, il faut pomper pour que le camion de pompier avance. On arrive de l’autre côté. La maison est en feu. Tu prends un pistolet pour avoir de l’eau. Il faut pomper, la fenêtre se referme quand il y a assez d’eau pour éteindre le feu. On retourne dans le camion de pompier pour faire demi-tour, il faut encore pomper pour faire avancer le camion. Le premier arrivé a gagné.

Léo, le 6 juillet – Sur la mer

7 juillet 2010

Aujourd’hui, nous avons pris un bateau pour la Norvège. Il y a 20 heures de route et le bateau tangue beaucoup, à propos, je vais prendre deux ou trois sacs pour dormir. Au début, on était dans une cabine qui sentait le vomi (devinez pourquoi) mais on a fini dans une autre cabine, avec vue sur la mer. Dans le bateau, on peut sortir, à un endroit il y a une très belle vue sur l’arrière du bateau et sur les vagues qu’il fait, une salle pour se reposer et même un magasin. Dans chaque cabine, il y a une douche et des toilettes et il y a une salle cinéma. Le bateau commence à tanguer beaucoup alors je vais arrêter d’écrire avant de vomir, vous savez où (NDP : the prétexte !).

Léo, le 5 juillet – Route sableuse

7 juillet 2010

Vous savez que la monnaie du Danemark est la couronne (normal) mais vous ne savez pas que (c’est quand même bizarre) j’ai trouvé (impressionnant) une pièce de 1 euro par terre. Revenons au sujet du titre. Il se trouve que nous avons passé la moitié de la journée sur la plage et nous l’avons traversée sur une route sableuse mais praticable. Le midi je creusai un trou souterrain sur lequel il était obligatoire de marcher. Le pied de la victime s’enfonçait environ 10 cm sous terre et la surprise nous faisait parfois tomber dans le sable. Malgré les pièges amusants pour son créateur (moi), cette journée a été super pour nous tous grâce au puissant vent qui nous poussait. Au fait : hier, nous avons battu notre record en parcourant 74 km.

Kolding – Billund

28 juin 2010

Ce matin les enfants ont la pêche nous devons arriver ce soir à Billund, ville de Legoland. Lila pédale à fond et nous enjoint fermement à nous dépêcher, elle va même jusqu’à vouloir nous pousser. Je pense que l’on peut arrêter de s’inquiéter quant à ses capacités ou sa forme ! Une branche se coince dans ma roue avant, pas de chance, le garde-boue se tord et se prend dans la roue, 2 rayons cassent. Pascal récupère mes sacoches avant pour alléger la charge, et nous voilà sur la grande route pour trouver une réparateur, cette fois-ci sans piste cyclable – ce qui ne nous était pas arrivé depuis la France.

Au passage, les Danois (comme les Français) se classent en deux catégories pour ce qui est de la conduite : soit ils te doublent avec beaucoup de prudence et en se déportant bien pour ne pas gêner, soit ils te rasent en fonçant comme des malades. Le klaxon de Pascal reprend du service (ça sert à rien une fois la voiture passée mais ça lui fait du bien)…

Nous finissons par trouver un réparateur un peu bizarre, genre Bagdad Café, mais nous avons perdu beaucoup de temps nous ne serons pas à Billund ce soir. Les enfants sont déçus mais nous trouvons un emplacement pour la tente génial et nous pouvons même y faire du feu (tartines grillées le matin !). Nous repartons très tôt le matin pour faire l’ouverture de Legoland, les enfants nous réveillent à 6 heures (dur dur). Lila fera la route avec une moyenne de 14 km/h, avec des montées et vent de face !

Nous passons la journée dans les attractions à Legoland. C’est bruyant et il y a beaucoup de monde mais les enfants se régalent, Léo passera dans un séchoir ses vêtements sont trempés et le soir je n’arrive pas à les faire sortir du parc – Pascal compris, qui pour le coup est aussi motivé que les enfants pour parcourir toutes les villes reproduites en miniature.

J’oubliais, le Danois est une langue absolument incompréhensible pour nous autres, même si certains mots nous rappellent vaguement quelque chose sur le papier ( mælk pour lait, par exemple). Heureusement, comme les Néerlandais, ils parlent « a little bit » English (little bit, tu parles !).

A l’heure où j’écris, Pascal et les enfants sont partis sauver un hérisson tombé dans un trou, sacrée aventure.

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Nordstrand – Kolding

28 juin 2010

Nous voilà donc parti vers le Danemark. Le dos le Pascal va beaucoup mieux il n’est presque plus coincé, le troll se fait plus rare !

Arrivée au Danemark par une piste qui traverse une forêt, censée être la piste cyclable mais assez scabreuse et avec un sacré dénivelé… on pousse ! Oh, oh où est le pays plat, très loin.

Une dame qui faisait son footing pousse gentiment Lila dans la côte, nous en profitons pour poser toutes les questions sur la langue danoise, faute d’avoir réussi encore à récupérer le guide de conversation : comment dire merci, bonjour, bière… Premier contact avec les Danois, qui s’avère très sympa, comme le seront les suivants. Après chaque nuit en camping ou dans un champ chez l’habitant, les enfants ont droit à une petite douceur (bonbon, canettes de cola), on se demande si ce n’est pas une coutume ?

Le sud-est du Danemark que nous traversons est vallonné, ou plus exactement gondolé. Le paysage est très chouette, avec beaucoup d’arbres. La route monte et descend en permanence, mais jamais longtemps. On passe d’un fjord à l’autre en traversant des forêts, des étendues de champs cultivés, des champs à vaches, des zones tourbeuses. Parfois on longe la mer. La côte n’est pas très haute mais bien assez pour nos petites jambes.

Les maisons sont en briques toujours, mais souvent enduites et peintes en couleur (jaune), elles ont presque toutes l’année de leur construction écrite sur le fronton, de même que les bâtiments d’élevage (les plus anciens intensifs datent des années soixante). De nombreux mâts sont plantés dans les jardins, mais la moitié du temps sans drapeau, le Danemark aurait-il déjà perdu en coupe du monde ? Le style de l’habitat (même si plus grand) ressemble à ce que nous avons pu voir en Flandre ou aux Pays-Bas. L’entourage des habitations est toujours bien entretenu et souvent propret, mais juste ce qu’il faut pour que cela soit fonctionnel. On laisse l’herbe et les buissons pousser, la nature a sa place. Beaucoup d’endroits pourtant très bien entretenus gardent un petit côté sauvage. Dans les collines, certains chemins pentus, bordés de feuillus, de résineux et de framboisiers et que traversent le soir de grosses limaces noires, ne sont pas sans rappeler le Jura.

Revenons à des choses plus essentielles, cela faisait longtemps qu’on n’avait pas parlé des toilettes publiques (et pour cause, il n’y en avait pas), oui oui, ça vous manquait. Et bien au Danemark, c’est le règne des toilettes publiques, elles sont très nombreuses, fléchées et d’une propreté ahurissante, on pourrait y prendre le thé. Mais on se contente d’y faire notre toilette après le camping sauvage ou de faire la vaisselle !

Le camping sauvage justement, pour cela aussi le Danemark est un paradis. Il y a un réseau qui s’appelle « Overnatning i det  fri » qui recense plus de 1000 places où poser sa tente, souvent sans rien demander à personne. Ce ne sont pas des campings mais des petits emplacements de bivouac, aménagés juste ce qu’il faut pour être confortables, par rapport à notre bout de champ habituel : de l’herbe pas trop haute, une place (voire du bois) pour le feu, des bancs ou des troncs où s’asseoir, éventuellement des tables et un abri, parfois de l’eau, parfois non. Surtout, beaucoup de ces emplacements sont assez idylliques, situés dans de très jolis coins (clairière dans une lande boisée, petite vallée herbue entre bois et pâtures…). Certains le sont moins, comme celui de Kolding, situé juste en bordure de ville : arrivée au bord d’une plage, un peu de monde, normal, cela devrait se calmer avec la tombée de la nuit, on va attendre pour être les rois du monde. Ca y est, tout est le monde est parti, nous allons pouvoir nous laver à la bassine et surtout profiter du coin sans bruit, hurlements, chiens qui viennent te tourner autour. Et puis, un bus arrive, huuuuuum, le bus se vide avec une trentaine de jeunes, mais oui bien sûr… Tout le monde à l’eau et que je crie et que je hurle… Le bus repart, puis revient avec une deuxième fournée de jeunes qui en débarque ! Notre tête  (de vieux cons !) à Pascal et moi, cela devait mériter une photo mais on n’avait pas le cœur à ce moment là. Pour finir, ils ne sont pas restés trop longtemps et surtout le vent portait dans le bon sens pour nous.

Lila a trouvé une paire de lunettes de star, elle ne veut plus les quitter, on dirait Chips de la série TV américaine. On n’a qu’une envie en la voyant c’est rigoler, elle le prend plutôt bien et de toute façon refuse de les enlever même si cela l’oblige à marcher le nez en l’air pour ne pas qu’elles tombent.

Le lendemain on reprend la route, les enfants sont très motivés, nous allons à Legoland !!!

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Lila méli-mélo

28 juin 2010

On a trouvé plein de passages secrets dans un camping. Dans les arbres il y plein de toiles d’araignées et plein d’araignées. Quand je dis plein, c’est plein : deux dans une chaussette, une dans une chaussure, trois sur la tente et deux dans la tente.

On dort juste à côté d’un hôtel et on n’y va même pas, c’est pas juste. Trois jours de pluie et demain il pleut toujours. (note des parents, il est prévu au bout de trois jours de pluie de faire hôtel ou cabane !).

On est dans un camping naturiste où les gens se promènent tout nus, mais nous on ne se promène pas tout nus. Dans le camping il y a une cabane où il y a plein de jouets.

Aux Pays Bas ils ne rendent pas les centimes, mais ils ne les prennent pas non plus. Moins de 5 centimes. Question : pourquoi ils mettent 90€99cts ?

On est dans un camping où l’eau chaude est payante. Je prends la douche avec maman et Léo avec papa. Maman se lave les cheveux et papa aussi, moi j’ai fini et Léo aussi. Maman et papa se lavent le corps, moi j’ai profité de la poire d’eau chaude quand maman se lave le corps, mais après plus d’eau chaude pour papa et maman. Maman a un jeton d’un autre camping, j’essaye  de le mettre dans la boîte mais ça ne rentre pas. Elle et papa finissent avec de l’eau froide.

On va aller dans un parc d’attraction qui s’appelle Légoland.

On a vu des méduses et des étoiles de mer. Sur la méduse il y a un dessin de trèfle à quatre feuilles.

Léo – 23 juin, comment se passe le camping sauvage.

28 juin 2010

La plupart du temps pour faire du camping sauvage on prend en photo le champ pour montrer au propriétaire de quel champ on parle. Puis, s’il n’y a pas de ferme à l’horizon on va dans la première maison qu’on trouve, on leur demande (si le champ ne leur appartient pas) qui est le propriétaire et où il se trouve pour lui demander (jusque là personne ne nous a dit non). On retourne au champ et on fait comme dans le blog qui explique comment ça se passe. Pour l’eau on va dans des maisons et nous demandons s’il est possible de remplir nos deux outres.

Léo – 22 juin, on se croirait en France.

28 juin 2010

Le Danemark c’est pire que la France. Je sais que ça ne fait que deux jours qu’on y est mais on n’a quand même toujours pas réussi à faire une route plate sur 200 m. Les champs sont pleins de bosses. En plus quand il pleut ça crée des cuvettes. Mais autant voir le verre à moitié plein : maintenant on voit des élevages de biches et de cerfs dont la photo est sur le blog (ne soyons pas trop heureux car ils risquent de finir dans une assiette). En plus maintenant quand on a le vent de face, les lièvres ne nous entendent pas et ne nous voient pas. Alors, dès qu’ils nous voient, ils détalent comme des malades et on les voit s’enfuir assez longtemps.

Léo – 21 juin, changement de monnaie

28 juin 2010

Dans un blog j’ai parlé des plaques d’immatriculation, mais je ne connaissais pas les plaques du Danemark et de la Norvège. Maintenant nous sommes à 2 km de l’avant dernier pays avant le retour (Danemark), il y a des plaques jaunes et des blanches (Grande Bretagne), des blanches avec de grosses lettres rouges (nous ne savons pas d’où ça vient) et maintenant des blanches avec des lettres et un cadre rouge (Danemark) avec minimum 5 chiffres à l’arrière. Revenons au sujet du titre. Vous savez sûrement que tous les pays n’ont pas la même monnaie, et bien le Danemark, la Norvège et l’Angleterre font partis de ces pays. Au Danemark la monnaie s’appelle la couronne. Cette couronne vaut moins que l’euro (l’euro est l’une des plus fortes monnaies). Deux euros valent 15 couronnes. Pour avoir des couronnes, il faut aller dans les banques afin d’échanger.

Léo – 19 juin, crottes au sens propre.

28 juin 2010

Aujourd’hui je me suis réveillé et je suis allé dans une grande tente qui se trouvait à côté de nous dans le camping où une hirondelle qui avait fait son nid sur une lampe et qui avait pondu des œufs. Je me suis mis à jouer à l’ordinateur. Ce stupide oiseau se plaça silencieusement au dessus de moi et largua la bombe (si vous ne comprenez pas regardez le titre). Ce liquide blanc et visqueux me rasa la tête et atterrit sur mon pull. L’ordinateur se trouvant à 10 cm du point d’impact faillit être éclaboussé. Ce devait être sa manière de me dire « ouvre la porte pour que je sorte ». Je le fis immédiatement, non pour le satisfaire mais pour tout nettoyer avant de vomir.

Léo – Méli mélo de Léo

28 juin 2010

Aujourd’hui nous avons vu un rapace transportant un lapin, qui était en fait un oiseau déchiqueté (dégueulasse, non ?).

Léo – 15 juin, Plus de bateaux que prévu

28 juin 2010

Je ne le dis pas mais nous prenons plus le bateau que je ne le pensais. J’ai fait un blog sur le premier, celui ou je suis allé dans la cabine, un autre qui utilisait des câbles dont les extrémités étaient accrochées aux berges. Le bateau tirait dessus pour aller de l’autre côté. Un autre était assez grand pour une voiture et nous l’avons attendu à côté d’un restaurant qui émettait une jolie mélodie. Un autre, qui était juste assez grand pour nous quatre (quelle chance) qu’il fallait actionner manuellement, c’est-à-dire qu’il fallait tirer sur une corde pour aller d’une berge à l’autre et, pour avoir fait un aller (c’était dur), il m’a donné la menue monnaie (40 centimes). Un autre était très grand et il y avait même un restaurant où nous avons acheté deux sucettes (rien d’autre à dire sur celui là). Aujourd’hui nous en avons pris un qui passait à côté d’un gigantesque pont dont la photo est sur le blog, c’était rassurant de le prendre car le camping était à un kilomètre. Je tiens à préciser que ce blog est le dernier de mon cahier.

Léo – 10 juin, Drôle de bouquin

28 juin 2010

Drôle de bouquin Pour mes devoirs je suis en train de lire « la gloire de mon père » de Marcel Pagnol. Je ne dis pas ça pour tout le monde mais pour moi ce livre est rempli de caquetage incompréhensible racontant l’Histoire de 1925. Si c’est pour faire de l’Histoire, je préfère encore apprendre celle de la préhistoire qui est déjà plus intéressante. Je viens de lire un chapitre parlant de l’abatage des moutons, des bœufs et des bouchers qui s’en fichaient avec sa mère qui lui interdit de regarder tout en mangeant du mouton.

Léo – 9 juin, plaques d’immatriculation

28 juin 2010

En France les plaques d’immatriculation sont blanches avec un F (France). En Belgique elles sont rouge avec un B à côté (Belges). En Hollande elle sont jaunes avec NL à côté (Nederland). En Allemagne elles sont blanches avec un D à côté (Deutschland). Nous nous amusons à regarder les autres plaques d’immatriculations. Il y en a des rouges, des vertes, des noires, des bleues et peut être même des jaunes fluos car nous ne savons pas de quelles couleurs elles sont au Danemark et en Norvège. En tous cas, moi, dans cette balade, j’essais de voir la vie en rose.

Winshoten – Nordstrand

19 juin 2010

Nous voilà à Winshoten pour récupérer cartes, lentilles de contact, morceaux d’arceau pour la tente et bouquins en poste restante. Première contrariété, la poste dont nous avions donné l’adresse est fermée depuis 2 mois. Un panneau devant envoie vers une autre poste, pas de problème, nous y allons. Deuxième contrariété, pas de paquet nous attendant dans cette poste. Après des recherches via internet, et mamans Mallard et Brabant, nous apprenons que un des paquets est reparti et que l’autre a bien été livré dans ce second bureau et réceptionné par Isle. Nous y retournons et trouvons Isle, pas fute fute qui a retourné le colis car elle ne connaissait pas de Mallard, ni la poste restante !!! Bref, en abrégeant nous sommes restés 3 jours à Winshoten pour récupérer des paquets que nous n’avons jamais eus. Nous repartons donc vers l’Allemagne en ayant retrouvé une nouvelle adresse de poste restante pour faire un renvoi des paquets, cette fois merci grand Léo. La météo nous annonce de la pluie pour toute la semaine, au moins nous sommes prévenus.

La ville n’est pas notre environnement favori. Avec tout notre équipement (tentes, chaussures de rando, matériel de cuisine…), autant nous sommes les rois du monde en bivouac dans notre bout de champ paumé dans la campagne, autant nous nous sentons lourds, patauds, pas à notre place au milieu des gens et de la circulation, dans nos habits un peu crasseux et avec nos cheveux mal coiffés.

Le passage de la frontière entre l’Allemagne et les Pays Bas est juste marquée par la fin de la piste cyclable, qui s’arrête net au milieu de la route ! Par la suite les pistes s’avèrent souvent présentes, mais généralement moins bien entretenues et surtout beaucoup moins utilisées qu’en Belgique et aux Pays-Bas. Le vélo n’est plus identitaire, la voiture reprend sa place, ce qui change l’ambiance en ville et en dehors. Rouler en vélo est quand même beaucoup plus facile qu’en France, tant en ce qui concerne les aménagements que le comportement des automobilistes. Détail surprenant, on voit beaucoup de casques sur les têtes (des cyclistes), alors qu’aux Pays-Bas c’était bien le dernier accessoire qu’on trouvait chez les marchands de vélos.

Toujours des drapeaux devant les maisons, peut-être un peu moins quand même qu’aux Pays-Bas, par contre beaucoup de voitures sont affublées d’autocollants aux couleurs de l’Allemagne, de petits drapeaux accrochés à la vitre… Devant les maisons, plus de cigognes et panneaux avec les prénoms des nouveaux nés, mais de grands cœurs avec des chiffres au milieu annonçant l’anniversaire de mariage, voire un anniversaire tout court. Nous retrouvons les mots d’Allemand pour nous faire comprendre, et c’est tant mieux car l’anglais est beaucoup moins connu que chez les Néerlandais.

Au nord-ouest de l’Allemagne, la campagne se fait plus bocagère, moins systématiquement marquée par l’emprise de l’homme. Nous nous remettons donc avec bonheur au bivouac « sauvage » (mais généralement en ayant pris la peine de demander), en alternance avec les campings, moins nombreux qu’aux Pays-Bas. Entre Itzehoe et Husum, nous traversons même une vaste zone assez déserte et vallonnée de champs, de bois et de marais.

Weather-Online n’avait pas menti, il pleut toute la semaine. Mais, jamais au montage ou démontage de la tente, ni pendant les pauses et très rarement dans la journée mais plutôt la nuit.

A Hahn, nous arrivons dans un grand camping atypique, ancien centre pour les tuberculeux, puis centre militaire de la marine. Au milieu de la forêt, avec des bâtiments un peu humides et sentant franchement le renfermé. Mais accueillant, tranquille et finalement très sympa. D’autres campings originaux suivent : un tout petit, réservé aux vélos, avec cette fois une cabane à disposition des enfants, et des bières et glaces à disposition au frigo. Nous (adultes) préférons la tente. Le tout dans un centre équestre avec un propriétaire d’une grande gentillesse nous proposant de disposer de sa maison comme de la  nôtre. Un autre jour encore, par facilité et vu l’heure avancée, nous nous arrêtons dans un camping à caravanes « pourri »… mais extraordinaire ! Il est situé juste en bordure du canal de la mer du Nord à la Manche et l’on voit passer au dessus des petits toits blancs les énormes infrastructures des porte-conteneurs et autres gros bateaux.

Au cours d’une de ces nuits, les aventures de Lila continuent puisqu’en glissant au bord de la tente et alors qu’il pleuvait vraiment fort, elle se réveille le duvet mouillé. Après avoir vérifié qu’elle n’avait pas fait pipi au lit, elle nous appelle pour qu’on vienne gérer. Il est 4 heures du matin, il fait jour et il pleut dehors ! Finalement nous dormirons tous les trois dans notre tente, Léo comme un roi tout seul au milieu dans la sienne, de son avis, sa meilleure nuit depuis le début !

Par endroits, en l’absence de vent, les medgees apparaissent le soir vers 9h, une bonne demi-heure avant le coucher du soleil. Assez vite, rester dehors sans protection devient très inconfortable, sauf à se déplacer en permanence. Elles nous attendent aussi le matin, tant que le jour n’est pas suffisant.

Dans cette zone rurale, nous trouvons assez peu de commerces, et surtout des petits supermarchés discount genre Aldi ou Netto… Pas toujours facile de varier les menus ni de tester les spécialités locales. Les bières que l’on trouve sont plutôt lavasse (et pas de Kriek !). Ah si, le pain, notamment le Volkorn Brot à la farine de seigle et diverses céréales, coupé en minces tranches, très foncé et tellement lourd qu’il tombe directement au fond du bol du matin : un délice !

Nos aventures avec la poste restante continuent puisque la poste allemande refuse les paquets (ne prend que les lettres) et que c’est justement ce que l’on nous avait envoyé ! Ce sera à ce jour le plus gros point noir de notre balade (c’est dire) ! Tout cela est vite oublié après avoir écumé tous  les opticiens de la ville et trouvé des lentilles pour Pascal et racheté les cartes qui nous manquaient.

Juste après Itzehoe, nous trouvons de nouveau un camping atypique… naturiste ! Heureusement il faisait froid et nous n’avons pas eu besoin de nous déshabiller de trop, seule les douches communes et sans porte ni rideau ne nous ont pas trop laissé le choix quant à une éventuelle pudeur.

Aujourd’hui 19 juin, nous sommes au bord de la mer depuis 3 jours, il pleut, le vent est violent (rafales à huit) et Pascal est couché, son dos rechignant quelque peu (ça va mieux, nous devrions pouvoir repartir demain)… Nous venons de manger dans un petit restaurant, du poisson et des röstis, très bon. C’est marrant de commander des trucs sur une carte en faisant plouf plouf, et d’avoir la surprise une fois que l’assiette arrive. Nous n’avons encore jamais été déçus.

Les dernières photos sur Picasa

Appelsha – Winschoten

13 juin 2010

Ben alors, où sont les nouvelles ? Et oui, nous sommes maintenant en Allemagne depuis 1 semaine (voir la route). Nous venons de traverser l’Elbe par le bac de Wischhafen après deux bonnes journées de pédalage. Promis, nous allons arrêter de boire des bières le soir et prendre le temps de vous raconter un peu. En attendant, heureusement que les enfants sont là pour écrire. A la vôtre !

Les photos sur Picasa en avant-première :

3 juin, 8h. Il fait doux déjà, dans le camping sous les pins de Norg. Pas de bruit – les rares occupants du camping dorment encore ou sont dans leur caravane – si ce n’est le chant des oiseaux et une petite brise dans les branches hautes. Grand beau, le soleil filtre entre les troncs. Demi-ombre et odeurs de résine. Ça sent l’été…

Lila – méli-mélo

13 juin 2010

Il y avait une chenille qui ressemblait à un bout de bois.

On a mangé dans une cabane et il y avait deux nids d’hirondelles.

Je me suis tordu le pied dans un camping sur un matelas très grand, il était gonflé avec de l’air.

29 mai. On a acheté une peluche. Le nom de ma peluche est Mitou.

3 juin. Maman m’a tirée toute la matinée, très très très étonnant.
On a fait tomber le crayon, on l’a récupéré il était tout mouillé.

4 juin. On est passé devant une église qui faisait de la musique.
On est dans un camping, il y a des chevaux, un chien et des lapins.

Léo – 6 juin – Plan détaillé

13 juin 2010

Aujourd’hui nous sommes toujours au même camping et j’ai fait un plan avec tous les chemins à emprunter, les passages secrets, les principaux endroits où nous allons : toilettes, tentes. Avec ce plan j’ai inventé pas mal de jeux mais nous n’en avons fait qu’un que nous venons de finir. Je sais qu’on est dimanche mais j’écris quand même parce que je ne l’ai pas fait hier.

Léo – 4 juin – Ne pas se fier aux apparences

13 juin 2010

Hier nous sommes allés dans un camping avec un grand étang. La responsable nous avait dit que l’eau était à 20° C. Quand on le dit ça ne parait pas mais je peux vous dire (et je suis allé dans l’eau) qu’il y a une grande différence entre 20° et 16°. Ca fait : j’essaie d’aller dans l’eau jusqu’au maillot pendant 10 minutes ensuite on se jette dans l’eau on suffoque un peu et on sort de l’eau en disant qu’elle est trop froide et qu’on ne va pas se baigner. J’invite ceux qui ne me croient pas à essayer.

Léo – Observatoire

13 juin 2010

Aujourd’hui nous avons mangé à côté d’un observatoire à oiseaux dans lequel se trouvaient deux oiseaux ressemblant à des hirondelles ainsi que deux nids. La femelle couvait pendant que le mâle faisait du bruit très loin pour écarter les prédateurs loin du nid. J’ai pris des photos. Le mâle est rigolo parce qu’il n’arrête pas de rentrer et de sortir. A l’heure qu’il est, papa et Lila effectuent le sauvetage du crayon de maman qui est tombé dans l’eau.

Léo – nids d’insectes

13 juin 2010

Hier en nous couchant nous avons sorti une énorme araignée (merci lunettes), nous avons explosé deux ou trois moustiques et on n’a pas réussi à fermer l’œil avant 10 heures à cause d’un coléoptère de la taille d’une souris sans queue qui faisait un bruit d’enfer. Le matin j’ai entendu et vu une demi douzaine de scarabées et j’ai sorti une autre araignée de la tente malgré sa détermination pour rester dedans.

De Eemhof – Appelsha

2 juin 2010

En quittant Center Parc on longe assez longtemps la Velouwemeer (pour ceux qui se demandent, c’est de l’eau douce !), zone passablement touristique avec par endroits de gigantesques campings. Mais nous découvrons aussi les Natuurkampeerterrein, dont certains (dont celui de Zeewolde) ne sont pas gardiennés et où on laisse le paiement dans une boîte aux lettres. Vous remarquerez au passage cette étrange manie dans la langue néerlandaise du doublement des voyelles, et les mots de trois kilomètres (ils sont fous ces Hollandais).

Après la région très urbanisé d’Utrecht, on traverse un paysage beaucoup plus rural, et les lotissements aux petites maisons bien rangées laissent la place à de grosses demeures plus traditionnelles, qui jouxtent souvent l’élevage.

Ce ne sont pas les campings qui manquent, par confort et souvent nécessité nous y dormons tous les soirs, à la grande joie des enfants qui y trouvent souvent pleins de jeux, et avec quelques regrets de Pascal pour la tranquillité et la liberté des bords de champs (ce soir nous avions par exemple un groupe de boulistes à 3 m de nous pendant que nous dînions, cela a permis aux enfants de manger assis devant le jeu, on les aurait cru devant un écran de télé diffusant un match, chacun avait choisi son équipe.).

On pensait avoir fait le tour des paysages aux Pays Bas, grandes étendues de pâturages, forêts landaises, polders en cultures, zones marécageuses du bord des rivières… Mais que nenni, nous venons de traverser une vaste zone de landes et de forêts (dans le périmètre du parc national du Drents-Friese Wold), assez inattendue. Mais qui dit forêt, dit moustiqueS, nous faisons des concours avec eux, genre 15-0 pour Pascal qui adore les attraper au vol pour les écrabouiller (sadique !). Par contre beaucoup moins facile avec les midges, sales petites mouches minuscules et très vives qui ont l’apparence d’inoffensifs moucherons et s’avèrent beaucoup plus voraces, nous laissant des petites marques rouges qui grattent, qui grattent…

Lila va beaucoup mieux, en plus je la remorque régulièrement pour éviter qu’elle ne se fatigue trop. On en profite pour réviser les tables de multiplication, qu’elle maîtrise parfaitement et les conjugaisons (déjà moins facile pour elle).

Après une bonne journée de pluie, grise et ventée (plus ou moins dans le dos) comme il se doit, le soleil est de retour, tadaaa.

Dimanche, sous la pluie donc, nous traversons de jolis paysages et de jolis bleds (dont Molecaten), déserts ou quasi. On croise quand même quelques cyclistes sur le chemin, en général mal équipés pour la pluie et bien mouillés. Nous passons aussi deux bacs. A l’embarcadère du premier, paumé dans la campagne, une bande de joyeux lurons chantent au son de l’accordéon, à l’abri d’un auvent accoudé à une caravane. Le second bac est peu banal, tiré à la main sur un câble (vous admirerez ci-dessus l’air concentré du batelier !). Ambiances, et sympathiques rencontres.

Arrêt le midi dans une baraque à poissons, typiquement local ; dégustation de hareng cru et de hareng fumé (ou séché ?), c’était bon. Dégustation aussi d’autres poissons frits, les enfants ont adoré. Nous découvrons un autre truc (et vous allez comprendre pourquoi « truc ») ressemblant à un poisson momifié sous son emballage plastique, mais qui s’avère être du maquereau fumé et surtout drôlement bon.

Nous avons utilisé le bon pour le pressing, les duvets des enfants ne sentent plus le poulailler, ce n’est pas plus mal le matin quand on ouvre la tente.

Les photos sur Picasa

Léo – Danger, vélo prioritaire

2 juin 2010

Avant je me disais que la France respectait bien les vélos, dépensait une fortune pour les pistes cyclables et c’était correct. Maintenant que j’ai vu la Belgique et la Hollande, je dis la France zéro. Au moins ici il y des routes pour vélos (plates) espacées de la route avec des vrais ronds-points pour vélos. Les routes sont très bien indiquées (ex : LF5 par là), des panneaux d’indication routière pour vélos et même des pointillés sur la route. C’est quand même génial.

Léo – Le camping, comment ça se passe

2 juin 2010

Dans ce voyage je dis rarement comment ça se passe, comment on pédale, comment on mange. Je vous aurai au moins dit comment le camping se passe. On arrive vers 5h ou 6h, Lila et moi montons les piquets, pendant que les parents préparent les tentes. S’il pleut on monte le Tarp et on mange en dessous. On fait cuire la nourriture sur le réchaud 9 ou 10 minutes en moyenne mais avec les pâtes ça prend presque ¼ d’heure. En attendant on prend l’apéro, Lila et moi avons un Fanta et les parents des bières avec des chips et des TUC. Ensuite on mange, on se lave les dents et on va dormir. Parfois on regarde un film ou on joue aux cartes, petite bagarre entre frère et sœur puis on dort. Des fois Lila recrache le dîner pendant la nuit mais rien de plus.

Léo – pétards bizarres

2 juin 2010

Aujourd’hui, j’ai fait mes 5 derniers pétards, mais de l’eau avait abîmé la poudre. Le premier s’est envolé à 1 cm du sol pour retomber, le 2ème est allé plutôt haut mais c’est tout, le 3ème, lui, s’est envolé aussi haut en envoyant de la fumée partout, le 4ème la mèche s’est arrêté à quelques millimètres du pétard et le 5ème, la mèche s’est arrêté à 1 cm du pétard.

Léo – Des gadgets

2 juin 2010

Avant on n’avait rien pour s’amuser, les jeux des campings c’était déjà pas mal, mais maintenant, avec deux parachutistes, un produit à bulles qui n’explosent pas, de la pâte à ballons, deux frisbees et des jeux de cartes… Ça va, mais les parachutistes restent dans les arbres, les bulles s’envolent sans qu’on les touche, on n’a pas trois tonnes de pâte à ballons, les frisbees ne marchent pas et on en a rapidement marre des jeux de cartes.

Turnhout – De Eemhof

27 mai 2010

En partant de Turnhout, accompagnés du grand Léo, nous arrivons rapidement en Hollande, puis en Belgique, puis en Hollande et comme ça 7 fois de suite sur quelques kilomètres. Pas ordinaire ! Apparemment la situation s’est stabilisée comme ça.

Ici, comme en Belgique, lorsqu’il y a une naissance on met des cigognes en carton, en plastique, en bois devant la maison avec le prénom de l’enfant. Merci à Léo (le grand) de nous avoir expliqué tout ça. Idem pour les vaches qui ne sont pas OGM (vous y aviez cru ?), mais sélectionnées pour leur arrière-train. Ce qui fait le régal des vétos puisque plus aucune naissance ne se fait sans césarienne.
Nous prendrons le bac plusieurs fois pour arriver à Utrecht, les enfants adorent, c’est toujours ça de moins en vélo. Nous traversons des paysages assez variés, plus que je ne l’aurais pensé. C’est beau, il y a un délicat fumet qui parfume l’air ambiant dans les zones d’élevage (c’est-à-dire partout où il n’y a ni bois ni maisons). Depuis Turnhout, il fait de plus en plus beau (malgré le vent du nord qui résiste aux cierges, trèfles…), c’est bien pour plein de raisons : école plus facile, moins de couches d’habits à enfiler le matin… et surtout, les champs sont fauchés et c’est top pour poser une tente – encore faut-il trouver le propriétaire du champ et lui faire comprendre que l’on veut dormir là et non dans son jardin !

Pour les courses, nous commençons à devoir nous adapter parfois par choix, style gouda vert criard (au pistou) – qui ne risque rien n’a rien. Parfois, par ignorance quant à la signification de l’étiquette, c’est comme ça que Pascal et les enfants ont fait un petit déj au lait caillé (karnemelk)… ils ont pas aimé. Quoique, dans le thé, ça fait une expérience intéressante : la chose précipite en prenant toute la couleur du thé. L’expérience s’est arrêtée là, personne n’a voulu boire.

Centre d’ Utrecht un vendredi soir, les vélos garés à touche-touche sur le bord des rues pavées pendant que leurs propriétaires boivent une bière sur le trottoir, tellement le bar est plein (genre le Bidule de Pornichet pour ceux qui connaissent). Toi tu viens de faire plus de 50 km, tu es un chouia fatigué et là tu te rends compte que sur ces autoroutes à vélos il faut faire attention aux voitures (quand même) mais aussi aux vélos qui foncent droit devant eux en klaxonnant pour te prévenir (quand ils le font) que tu vas te faire raser par un mec plus rapide que toi.

En fin de cette longue journée, notre pauvre, pauvre Lila que j’avais décrochée (c’est un peu dangereux en ville cette corde (tire-Lila) entre nous deux) fait une nouvelle chute sur du bitume râpeux, et pour être râpeux il râpe : le genou et le coude ! C’est un peu moins profond que la dernière fois, ça devrait guérir plus vite. Au camping, où nous finissons par arriver, je fais des pansements à Lila et elle va regarder son frère qui joue au bord de la rivière. Ca ne loupe pas, elle revient trempée, elle est tombée dans la rivière. Il faut refaire les pansements, il est presque 21h30, nous n’avons pas encore mangé…

Le lendemain nous allons à Amsterdam chercher des petits fauteuils de randonnée chez le fabricant, nous en avions déjà 2 (merci encore Gaëlle et Manu) mais 4 ce serait le pied, alors pourquoi se priver. On en profite pour regarder un peu la ville mais c’est le week-end de la Pentecôte et il y a vraiment trop de monde pour nous (mais que sommes-nous devenus, Pascal on savait déjà, mais moi ?). Dans la bataille nous n’avons pas trouvé de pharmacie pour Lila. Il n’y en a pas beaucoup et en plus elles sont fermées le samedi. Pendant que nous faisons les courses, une dame regarde le genou de Lila avec le pansement pitoyable qui pendouille, mais nous n’avons plus de gaze ni homéoplasmine (The pommade miracle). Elle parle français et nous propose de nous donner ce qu’il faut chez elle. Nous voilà dont chez Bonni (Espagnole, depuis 3 ans à Utrecht, après un passage à  Bruxelles entre autres) à prendre une bière en soignant Lila. Super moment, même pour Lila qui retrouve le sourire devant un bol de rondelles de saucisson et de pain. Quand à Léo il est dans une chambre à côté à prendre la pâtée sur une partie de Mario sur Wii, avec le fils de Bonni et un ami de celui-ci.

J’adore tous ces vélos, ces gens différents qui se croisent dans tous les sens. Tu passes de l’étudiante super sexy, au cadre costard cravate sur un vélo pourri qui couine tout ce qu’il peut en passant par un couple bcbg, la dame en jupe tailleur assise en amazone sur le porte-bagages. Sans parler de tous ces enfants posés à l’avant, à l’arrière, dans des caisses, des chiens dans la sacoche. Bref, c’est un festival pour les yeux.

Aujourd’hui (24 mai) nous sommes sur la route de, tenez-vous bien, Center Parc ! Cela fait presque 2 mois que nous sommes partis et les enfants qui, tout de même, ne râlent presque pas (trop), méritent bien ce petit luxe. Nous les parents allons tâcher de ne pas (trop) râler pendant ces presque 4  jours. Ce n’est pas gagné surtout pour le troll de la famille… Pendant la pause de midi où j’écris ces lignes, Léo est en train de travailler La gloire de mon père de Marcel Pagnol, ce n’est pas facile à comprendre, mais décortiqué ça fait de bonnes leçons d’éducation civique.

 Finalement, ce n’est pas pauvre, pauvre Lila, mais pauvre, pauvre, pauvre Lila. Notre dernière nuit en camping avant Center Parc est épique : Lila à 2 heures nous réveille, elle vient de vomir, heureusement en épargnant son duvet. Heureusement aussi, nous sommes dans un camping avec douche à volonté… Par contre, il faut me voir en pyjama, partie dans le noir aux tentes chercher une brosse à dents, et complètement paumée dans les bois où elles étaient censées se trouver… Finalement je retrouve mon chemin et Lila, le lendemain midi, s’enfile une barquette de fraises et se fait remorquer toute la journée.

Le camping dans lequel nous étions à Barlicum était très sympa, il y avait un coin randonneur dans les bois (donc), que nous partagions avec un couple de canadiens partis aussi en vélo pour quelques mois vers le Danube.

On commence à s’habituer au pays et à ne plus remarquer, par exemple, les nombreux vélos arrêtés devant chaque magasin. Mais il reste l’obstacle de la langue, et on garde une vision assez extérieure de la société néerlandaise.

Quant à Center Parc et sa rivière sauvage… Nous, les parents, sommes fourbus et les enfants se régalent. Actuellement ils regardent Dora l’exploratrice en Allemand, un bonbon vert gluant à la bouche en ayant l’air de prendre du bon temps, c’est dire !

Les photos sur Picasa

Léo – Changement de pays

27 mai 2010

Aujourd’hui nous sommes arrivés en Hollande et nous avons passé 7 fois la frontière Belgique – Hollande. Pour manger nous avons choisi le paradis des chenilles où la poubelle était verte (de chenilles) avec un cimetière tellement bizarre qu’il faut traverser un rideau de feuilles pour y aller. Là, il y a une église en train de se faire décorer et il n’y a pas un grain de poussière à l’intérieur.

Léo – Trop nul

27 mai 2010

Dans cette balade, il y a : le beau temps (ça dépend de quel point de vue), les coins pour dormir qui sont géniaux (c’est clair, un champ d’orties), un bon vent (de face). Les beaux paysages (forêt de moustiques), mais surtout, ce qu’il y a de mieux (vas-y, crache ton ânerie) c’est quand même le vélo (il devrait y avoir une manifestation pour pareil mensonge).

Lila – Le paradis

27 mai 2010

On allait dans une forêt, ça allait être nul j’en suis sûre, et un miracle : maman dit « on continue 5 minutes » et, même pas une minute pour trouver une ferme. La 1ère, personne ; la 2ème, personne ; la 3ème, quelqu’un. Il y avait 13 chats dont un handicapé et des bébés chats. Le soir, du lait offert ; un souper délicieux offert avec des bols, et on trouve le lendemain matin des gaufres offertes ; le petit déjeuner chez eux, offert. Après, on est allé voir les bébés chat, on les a portés ; les lapins et bébés lapin, on les a portés ; les vaches, on les a pas portées ; les bébés veaux, on les a pas portés ; les poules, on les a pas portées. Des jeux, très bien, et on part, très nul. Au revoir les amis.

Gent – Turnhout

18 mai 2010

Léo-le-Grand nous a donné le guide de la LF5 (Landelijke Fietsroutes, l’équivalent des GR, pour les vélos) qui mène jusqu’à Turnhout, on laisse donc de côté le GPS et c’est moi qui suis le trajet sur la carte posée sur ma sacoche avant. De trop près sans doute, puisque je rentre dans Pascal qui vient de freiner (bêtement !) pour prendre une photo, dans ma chute j’entraîne Léo. Pour le coup il avait une photo en or, mais ne cherchez pas il ne l’a pas prise, trop occupé à chercher les dégâts, sur le vélo et sur moi : mon porte-bagages avant est tordu, vite réparé et du scotch sur mon guidon et ma cheville parsemé des trous (laissés par le plateau avant ?). Quant à Léo, il était tombé sur l’herbe et n’a rien eu, tant mieux.

La LF5 suit le haut des digues des rivières largement canalisées. Nous passons ainsi de la Schelbe (l’Escaut) à la Rupel puis à la Nete jusqu’à Lier. Le chemin, réservé aux piétons et vélos, est bien aménagé, tout plat et domine le paysage, relativement sauvages sur plusieurs tronçons. Notre moyenne augmente. Peu de ponts, mais beaucoup de passages assurés (gratuitement) par des bacs, que nous empruntons à deux reprises. Après Lier, la LF5 quitte les bords de rivières et pénètre dans la campagne par les petites routes et les chemins plus ou moins roulants mais toujours agréables.

L’avant-dernière nuit avant Turnhout, nous posons la tente chez un couple d’éleveurs, qui nous accueillent royalement. Inge et sa fille Heleen nous ramènent de la soupe le soir, et le lendemain nous trouvons des gaufres et du lait frais devant notre tente, puis nous sommes même invités pour le petit déjeuner, typiquement Belge : œufs, omelette et lard grillé, tartines et « sirop » (sorte de confiture) de pomme et poire. Nous passons un très bon moment avec eux à parler politique, entre autres (ça n’a pas l’air simple chez eux entre les Wallons et les Flamands !). Les enfants se régalent, en attendant – ils nous demandent maintenant du lard le matin !

Le soir suivant, nous arrivons au camping après un long passage au milieu d’une immense forêt de conifères assez inattendue, qui rappelle les Landes. Le camping est dans les bois aussi, et surtout au milieu d’un grand parc de loisirs, avec une aire de jeux, du jamais vu ! Des structures pleines de trucs et d’astuces. Les enfants ne voulaient plus partir. En ce moment nous sommes dans l’appartement de Lut qu’elle nous a laissé et nous passons de bonnes nuits sur un matelas avec, tenez-vous bien, une couverture chauffante sous le drap housse. Moyennant un aller-retour à Anvers en bus, nous trouvons enfin des arceaux pour remplacer ceux de notre tente « neuve » qui on cassé déjà plusieurs fois – nous n’avions plus qu’un tube de réparation, cela devenait urgent. En tout cas, on a du mal à digérer la tente d’expédition achetée juste avant notre départ au prix double de celle des enfants qui, elle, se comporte à merveille.

Et pour finir dans les récriminations je reviens de chez un marchand de vélos ou se trouve le vélo de mes rêves, que le marchand français m’assurait ne pas exister…

Voili, voilou, après une bonne pause et, dans le ventre, (entre autres) une bonne soupe de tomates, légumes, et boulettes de viande préparée par Lut, nous repartons demain pour la Hollande où – tous les Belges nous l’assurent – les routes pour vélos sont fantastiques.

Pour finir vraiment cette fois, nous arrêtons là notre tour des toilettes publiques puisqu’en Belgique elles sont payantes, même dans les restaurants et que ça commence à faire cher les visites. On verra ce qu’il en est aux Pays-Bas !

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Deinze – Gent

18 mai 2010

Le trajet se poursuit au milieu des maisons, moins design mais toujours très belles sur de petites routes campagnardes bien entretenues. Il reste difficile de trouver des petits coins intimes ! Arrivée dans la banlieue chic de Gent et ses magnifiques demeures, et enfin un jardin public pour pique-niquer dans un peu de verdure. Nous continuons vers le camping de Gent, qui se trouve dans un immense parc de loisir parcouru de canaux avec bassin d’aviron, vélodrome… et de grands terrains de jeux pour les enfants ! Les structures de jeu sont assez inventives et proposent des système de poulies, moulins… pour remplir de l’eau, du sable, même un bateau tiré par une corde pour traverser jusqu’à une île, un labyrinthe végétal, etc. Bref, le paradis des enfants – les nôtres essaient d’y passer le plus de temps possible. Le paradis des joggeurs aussi, puisque le terrain est semé tout du long de copeaux, on prend soin de ses genoux chez les Belges.

Le lendemain nous prenons le train pour Brugge (Bruges). Chouette, le train, ça avance sans pédaler : bonheur, trop court, seulement ½ heure de train. Les Belges ont dû nous prendre pour des gens bizarres, à nous voir photographier leurs parkings de vélos devant la gare de Gent, beaucoup beaucoup de vélos divers les uns sur les autres. Nous avons dû tourner plus de 5 minutes avant de trouver un emplacement pour laisser les nôtres ! On apprendra que ce sont les étudiants qui les laissent dans la semaine. De l’autre côté de la gare, d’autres parkings à vélos sont gardiennés.

Le soir au camping, nous avons eu la visite de Léo (le grand, Léo le petit lui devant son prénom, pour la petite histoire) et Lut qui venaient nous faire un petit coucou avant que l’on se retrouve à Turnhout. C’était marrant nous n’avions pas assez de verres, pas assez de sièges il va sans dire…, une agréable visite de têtes connues.

Brugge, une journée n’est pas suffisante pour en faire le tour, tellement de choses à voir, de différentes gaufres à goûter (Léo ne savait plus où donner des papilles).

Pour ce qui est de la météo, même si le soleil se laisse maintenant entrapercevoir, le froid reste présent et on en a un peu marre de manger avec deux pulls, la veste…

Visite de Gent, dans les travaux, mais malgré tout très belle. Passage au McDo, pas sympa : pas de jeux, toilettes payantes et  wifi en panne (but de notre visite, bien entendu) ! Et il fallait voir la tête de la caissière quand Pascal lui a demandé un verre d’eau – en Belgique on ne sert nulle part de l’eau du robinet. A force, elle a fini par revenir des toilettes avec le verre d’eau demandé et un air dégoûté ; ces Français, quel manque de savoir-vivre !

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Léo – 14 mai – Un petit coin de paradis

18 mai 2010

Aujourd’hui, nous avons mangé dans un parc ou il y avait des jeux supers comme un toboggan de sable qui actionnait un petit moulin, ou une balançoire géante. A l’endroit où nous mangions, il y avait des bébés canards et des bébés oies. Le père des oies nous regardait d’un air menaçant, histoire de dire « encore un mètre et je vous déchiquette ». Il y avait un étang avec des ponts pour aller sur les îles du milieu et une fontaine pour couronner le tout.

Léo – 11 mai – Encore un casque

18 mai 2010

Aujourd’hui nous sommes allés à Gent pour racheter un casque à Lila qui se l’était fait voler et de l’équipement pour la tente des parents qui était cassée. Quand nous sommes arrivés à Gent le magasin de vélo était fermé depuis 6 minutes et nous voyions les marchands s’en aller et nous nous sommes arrêtés dans un parc où une colonie de vacances s’était installée. Ensuite nous nous sommes séparés et là nous sommes en train d’attendre papa sous un pont faisant un bruit de première guerre mondiale créé par des voitures.

Hazebrouck – Deinze

10 mai 2010

A Gode-qq-chose, peu après Hazebrouck, on utilise notre bon de dernier petit-déjeuner français (les intéressés comprendront). La boulangerie du bled n’était malheureusement pas à la hauteur de cette grande occasion, pas grave, on se rattrapera au retour.

La Belgique, Flandre Occidentale.  Le paysage n’est pas très différent des Flandres françaises, les maisons sont en brique aussi, mais souvent modernes et originales. Tout est propre, bien entretenu, bien taillé, bien rangé. L’espace est très urbanisé, il est difficile de trouver un petit coin de nature pour pique-niquer ou faire son pipi. On traverse aussi, du côté de Roeselare, des zones industrielles pas folichonnes. La plupart des routes sont dotées de pistes cyclables (dignes de ce nom). Et surtout, le comportement des automobilistes change, par rapport à la France : le vélo a toute sa place sur la route et n’est pas considéré comme un obstacle à franchir ! Nous avons moins peur pour les enfants. Les gens nous laissent passer, si nous nous pressons ils nous font signe de prendre notre temps, du jamais vu.

Ieper, notre première ville belge, vit dans – et sur ! – le souvenir de la première guerre mondiale, au cours de laquelle la ville a été totalement détruite (et les photos, en effet, sont impressionnantes). Une cérémonie a lieu chaque soir sous l’imposant monument aux morts de la porte de Menin, et les Allemands restent encore malvenus.

En y arrivant, petit coup de blues au moment de se loger, le camping est en travaux, une grande ville, les gens ne parlent pas comme nous, des vélos partout qui foncent (quelle calamité, ces vélos, ils sont les rois), les pancartes racontent des trucs qu’on comprend pas, un peu le mal du pays je crois. Il s’atténuera dans un B&B et disparaîtra le lendemain quand nous demanderons à un agriculteur si nous pouvons dormir dans un de ses champ et qu’il nous répondra en Flamant « Oui, là ? » avec un grand sourire. Il ne parle ni français, ni anglais, heureusement nous avions demandé à la dame du B&B de nous faire un petit mot en flamand. La transition vers l’étranger se fait tout de même en douceur puisque la majorité des gens parle le français. Enfin, passé la frontière et ses monts (Mont Noir et autres – on y trouve même un télésiège) nous sommes dans le plat pays pour de vrai. On se retient pour ne pas rire lorsqu’un habitant francophone chez qui on est allé chercher de l’eau et qui nous raconte sa région nous désigne la vague ondulation de terrain fièrement appelée ici « la montagne ». A côté, Vezin est perché sur l’Everest.

Côté temps, le vent, le froid et la grisaille continuent à nous faire front. Les lumières automatiques du vélo de Anne s’allument en plein midi.

On allait oublier de vous parler des vaches, du jamais vu, un cul, on dirait celui d’un cochon. En fait, je me demande si ce ne sont pas des vaches OGM ? Si vous avez la réponse…

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Le Burel – Hazebrouck

10 mai 2010

Comme ils sont beaux

Le Pas-de-Calais. Pays « sinistré », dixit un député du coin (cité dans le Canard). Oui, ça y ressemble. A Aubin-Saint-Vaast, installés (gracieusement, avec l’autorisation de la mairie) en bordure de la mosaïque de Mobil homes du week-end qui constitue le camping municipal, nous sommes regardés de travers par les riverains qui nous prennent pour des vagabonds (risquant de venir les voler dans la nuit ?). Vu à deux reprises, vers 13h, un gars du coin raide beurré soutenu jusqu’à sa voiture par un compagnon d’apéro ou patron de bar – mauvaise heure pour être sur la route. A côté, les Bretons font petits joueurs.

Le Nord. Début mai, nous voici dans le Nord. Avec toutes ses maisons de briques. Avec la pluie du Nord. Puis le vent du Nord, qui nous freinera jusqu’en Belgique. Et le froid. Et, plus sympathique, l’accent du Nord, du monsieur et de la dame âgés qui nous ont gentiment accueillis pour une nuit dans leur pâture, passé le premier moment de méfiance – il nous est arrivé de dire oui au pif, après s’être fait répété la même chose trois fois et n’avoir décidément rien compris. Plat pays, pas encore, enchaînement de montées et de descentes, quasi-pire qu’en Suisse normande – en moins joli, plus de cultures, très peu de bois ou de haies. Bref, le Nord est un grand champ couvert de briques et balayé par un zef glacial dont les occupants parlent une langue obscure. Mais non, on rigole, il y a aussi les frites et la bière. Et puis, on a aussi de la famille et des amis ici (ah bon, plus nos amis ???).

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Léo – 9 mai – Repos-visite

10 mai 2010

Aujourd’hui, nous avons pris le train pour aller à Bruges. En arrivant, j’ai aperçu une grande roue, fermée, et Lila a vu des balades en calèches, qui se sont arrêtées pour laisser passer des coureurs qui remplissaient la ville de bouteilles d’eau. Après, il fallait faire attention, car si quelqu’un marchait su une bouteille, un jet d’eau jaillissait et arrosait tout le monde. Mon jeu préféré ! Ensuite, nous avons pris le bateau et des bébés canard passaient à côté de nous.

Léo – 8 mai – Des bébés

10 mai 2010

Aujourd’hui, nous nous sommes arrêtés dans un parc où nous avons mangé. C’est là que j’ai trouvé des morceaux d’œuf semés que j’ai suivis pour arriver devant une portée de bébés poule d’eau qui sont passés juste à côté du banc où on mangeait et qui faisaient un bruit d’enfer. A la fin du repas, j’ai fait le tour du parc qui traversait la forêt et j’ai trouvé un nid sur une branche de saule pleureur dans l’eau où la poule est venue avec ses petits.

Léo – 6 mai – Chambres d’hôtes

10 mai 2010

Hier, nous avons trouvé une quinzaine de trèfles à 5 feuilles, ce qui a fait s’évaporer notre chance (4 = chance / 5 = poisse). Du coup, on a le vent de face (sans blague !) et nous avons comme moyenne 8 km/h. Nous sommes arrivés à Ieper pour acheter des casques que Lila et moi nous nous étions fait voler, et nous sommes arrivés à l’office de tourisme quand il fermait. Nous avons trouvé un hôtel à 120 euros que nous avons quitté (devinez pourquoi ?) pour aller dans une chambre d’hôtes à 80 euros. Dans la chambre, c’était génial, même si la télé qui s’y trouvait était en Flamand (en Belgique, on risque d’en voir beaucoup), et si on touchait un bouton dans la douche, des vapeurs sortaient et nous brûlaient.

Léo – 4 mai – Les trèfles

10 mai 2010

Aujourd’hui, nous nous sommes réveillés dans un camping où nous avons trouvé des dizaines de piquets (de tente) abandonnés. Le matin, en regardant dans un petit champ de trèfles, j’ai cherché l’impossible, un trèfle à plus de trois feuilles, un trèfle à 4 feuilles. Après cette découverte, j’en ai cherché d’autres et j’ai trouvé 7 trèfles à 4 feuilles, 1 à 5 feuilles, 1 à 6 feuilles et 1 à 7 feuilles (impressionnant, non ?). La suite était prévisible, vent dans le dos, Mc Donald, et la possibilité de jouer aux jeux vidéo ou de lire des BD.

Léo – Le bonheur de l’handicap

10 mai 2010

Lila s’était brûlé le genou en tombant. Elle nous disait qu’elle avait mal en pédalant et, du coup, Papa l’a tirée toute la journée (n’empêche qu’elle a réussi à déraciner un arbre). Nous avons atterri dans un camping pour mobil homes où nous avons fini par arriver après 3 km d’allers-retours. Nous avons campé dans un trou perdu où Lila a regretté d’être allé aux toilettes sans papier.

Lila – 1er mai – La journée

10 mai 2010

Le matin, on se réveille et, quand on a le temps, on joue aux jeux au lit. Après, on s’habille et il y a de l’eau partout. On prend le petit-déjeuner, on remballe les tentes, … A peu près à 10h30, on part à l’aventure. Hier, Papa m’a tirée toute la journée, mais des fois il ne me tire jamais et en plus j’avais mon bobo. On mange à midi trente ou 1 heure de l’après-midi, on remballe la nourriture et c’est reparti pour un tour. A 17-18h du soir, on a trouvé un coin pour dormir. Mais à 15h on cherche un coin pour goûter. Pas tous les soirs, on regarde un film, et on dort.

Passage éclair au Mac Do…

4 mai 2010

Aujourd’hui nous sommes à Hazebrouck, petit coucou spécial à Benoît (il se reconnaîtra) ! Le vent du Nord est de retour, dur. Jusqu’à maintenant nous n’avions pas parlé des conditions climatiques pour ne pas tenter le sort mais maintenant après 3 jours de pluie, je peux le dire : nous n’avons pas eu une goutte d’eau pendant plus de trois semaines. Il faut dire que les ventes de cierges dans les églises situées sur notre trajet ont fait un gros boum, et il faut voir Lila à genou, son trèfle à 4 feuilles entre les mains psalmodier pour une météo sans pluie et du vent dans le dos ! Pas de photos cette fois on n’a pas trop le temps ! Bonne journée et bon courage !

Lila – Le camping

29 avril 2010

On est arrivé, on a vu une affiche, il y avait écrit : une piscine chauffée, wifi, la télévision et la Wii et un château gonflable et un trampoline et des petits jeux et pleins de moustiques, des mouches mais ce n’est pas très grave, 3 poneys, des lapins et je crois que c’est tout. On a trouvé des amis en trois secondes. On a pris une glace, des frites, du steak haché. Papa est allé faire les courses. C’était magnifique les toilettes et tout.

Léo – Mon beau camping

29 avril 2010

Nous sommes arrivés dans un magnifique camping qui contenait la wifi, des jeux, des enfants, une magnifique piscine sans eau et un gros château gonflable pas gonflé. Il y avait des sanitaires inaccessibles aux vélos et un fossé par-ci par-là qui nous obligeait à faire demi-tour. Mais ce que j’ai adoré c’était une gigantesque télé avec la Wii (des bons souvenirs). Nous avons rencontré une descente ou j’allais à 45 km/h sans pédaler.

Lisieux – Les Tilleuls (Abbeville)

29 avril 2010

  • Notre moyenne a carrément augmenté, depuis quelques jours nous faisons une quarantaine de kilomètres par jour. Les enfants ne se plaignent pas, mais hier soir Lila était rincée. Nous allons reprendre une trentaine et ce sera très bien, pour moi aussi d’ailleurs.
    Pour traverser la Seine nous avons pris le bac à Quillebeuf, c’était amusant et insolite, au milieu des nombreux autres véhicules (voitures, camions…). Alors que nous regardions la carte pour voir ou nous allions dormir, le capitaine du « bateau » a proposé à Léo de le rejoindre dans sa cabine en nous annonçant « je vous le ramène ». En fait, il lui a fait faire la traversée – ravi, le Léo !
  • 23 avril – Etretat, Hier soir, restaurant, et pour la première fois, pas un Mac Do – ravi, le Pascal !
    15 jours sans chaises, ni table ni murs, et vous avez deux enfants adorables au restau qui ne bougent pas, sages comme des images. Il est possible que la montée à 15% et les autres, un peu moins dures mais tout de même, y soient pour quelque chose ! D’ailleurs, il faut noter que les enfants montent les très grosses montées sur la selle pendant que les parents poussent leurs vélos à pied en ahanant.
  • Les enfants ont bien compris qu’ils n’avaient pas beaucoup de temps. Du coup, en quelques secondes ils font amis-amis avec tous les enfants qu’ils croisent. Oublié, le temps ou ils restaient dans nos jambes en jetant des regards par en-dessous.
  • Plan « scabreux » à Etretat : nous voilà partis pour une ballade avec pique-nique, on part sur la plage pensant y trouver un escalier (marqué sur la carte) qui monte jusqu’en haut de la falaise. Arrivés au bout, déception, pas d’escalier (l’escalier est de l’autre côté de la pointe, inaccessible), mais un vague bout d’échelle pourrie. Pascal a bien envie d’y aller mais vu l’état du truc, il convient volontiers que ce ne serait pas sérieux. On pique-nique juste à côté, Pascal jette quelques coups d’œil désolé vers cette échelle (enfin quand je dis « échelle », elle n’est même pas accessible en levant les bras et en se mettant sur la pointe des pieds, il faut escalader pour l’atteindre !) qui nous permettait de faire une boucle (tellement plus fun et mieux qu’un bête demi-tour quand on fait une ballade) mais pour moi il n’en est pas question, c’est vraiment trop scabreux. Le pique-nique se termine, on remballe et Pascal va jeter un dernier coup d’œil à son échelle… un pêcheur arrive sur la falaise avec cannes etc… et que je te passe tout ça en bas, et que je prends l’« échelle pour descendre sous l’œil réjoui de M. Mallard, qui s’empresse de demander si la suite est du même acabit ou non. Apparemment, non… Bref, on est tous montés sur cette échelle et je n’en menais pas large, lui non plus d’ailleurs mais ça valait le coup parce que la boucle, elle, était drôlement chouette, dixit Léo.
  • 27 avril, il est 22h22, on est à quelques kilomètres de Dieppe. Pascal fait la route de demain et moi je savoure d’être allongée au chaud dans mon duvet avec mon nouveau bout de dent tout beau, tout neuf dans la bouche : ça m’a pris la journée à Dieppe mais c’est enfin terminé, on va arrêter de perdre notre temps avec ça. Mon vélo vient de passer les 1000 kilomètres et tout tient sauf la béquille qui a cassé, oups ! Les fesses se tannent mais elles tiennent aussi… Normalement, d’ici 1 ou 2 jours nous devrions repasser devant un Mac Do et prendre le temps de s’y arrêter pour faire une connexion. Les enfants seront ravis et Pascal pourra râler un peu en toute impunité… ! Depuis quelques jours, le temps est moins sec et plus agréable et on voit enfin, détail non négligeable, la face avant des éoliennes !
  • NB : pour ce qui est des commentaires qui ne sont pas tout de suite approuvés ou validés, c’est simplement le temps qu’on trouve une connexion Internet pour les débloquer et, comme on évite les villes, il y en a peu…
    A propos de commentaires, allez jeter un coup d’œil ici sur la prose de Guy qui mérite spécialement le détour !
  • 29/04, Les Tilleuls (près d’Abbeville), Nous sommes dans un camping où, Oh bonheur, il y a une connexion Internet, du coup on prend un peu plus de temps pour écrire, mettre les photos, valider les commentaires… On s’en donne à cœur joie, quant aux enfants, écran géant et WII, c ’est bien simple, ils ne veulent plus repartir. Pourtant, c’est un des camping les moins chers qu’on ait croisés, comme quoi. Lila a fait une belle chute hier en regardant trop longtemps son rétroviseur nouvellement installé. Genou bien râpé, le stock de « Bétadine » et de pansements en prend un coup. Ça pique, mais elle supporte courageusement (à la Lila : tout bloqué !) et après sa chute elle est repartie quand même, bien que plus doucement.

A la prochaine, pourquoi pas depuis la Belgique !

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Léo [25 avril] – Vive le vent

29 avril 2010

Aujourd’hui fait le 19ème jour sans pluie et ce n’est pas plus mal. Nous sommes partis ce matin d’une ferme et nous n’avons pas beaucoup pédalé car nous avions le vent dans  le dos et c’était la première fois depuis le départ. Pour manger nous nous sommes arrêtés dans un parc où l’eau était claire et nous pouvions voire des truites nager dedans, même si elles se faisaient manger par des canards ensuite.

Léo – Balade en bateau

29 avril 2010

Aujourd’hui nous avons fait 43 km et avons battu notre record. Nous avons traversé la Seine en prenant le bac (un bateau). Mais j’étais loin de me douter qu’une fois arrivé, le capitaine me proposerait de visiter la cabine située à 5 m du sol. Ce n’est qu’une fois dedans que je fus surpris de ses manœuvres, il actionna un levier et le bateau partit, j’étais reparti pour un tour. Pendant le voyage nous avons parlé des 5 mois de vélo puis il m’a demandé si je savais ce qu’était un radar. Je lui dis oui, puis nous sommes arrivés. Je suis descendu et nous nous sommes arrêtés dans un champ et je me suis mis à regarder une cheminée qui ne rejette pas de la fumée mais du feu.

Léo [20 avril] – La ferme a du retard

29 avril 2010

Cette histoire, bien que racontée avec trois jours de retard, se passe à la ferme. En vérité, nous nous sommes arrêtés dans une ferme pour dormir et il y avait 2 bébés moutons et 2 chiens (dans ce que j’ai retenu). Chacun avait sa particularité. Les moutons buvaient à une vitesse impressionnante. Il y avait un trampoline et un chien se mettait en dessous et essayait de nous toucher quand nous tombions. De plus, il était imbattable au foot, il arrêtait n’importe quelle balle au sol et en collant la balle contre ses pattes, il pouvait courir rapidement la balle aux pattes. Le dernier chien était grand et ressemblait à un loup noir. Il nous donnait sa balle pleine de bave (beurk) que nous devions attraper avec le petit chien qui en profitait pour nous sauter dessus et, si nous faisions tomber la balle sur le trampoline, le gros chien essayait d’attraper sa balle en mettant de la bave partout. Ce chien était d’autant plus intelligent qu’il faisait  des sauts comme si il avait fait du karaté.

Nos étapes

29 avril 2010

Petit bout par petit bout, sur terre et sur mer… la boucle est bouclée. En bleu l’aller, en rose le retour, et les ronds blancs pour le trajet en voiture.

Sourdeval – Lisieux

18 avril 2010

  • Le vent toujours le vent… Nous avons fait un bivouac le long du Noireau, le meilleur depuis notre départ, un grand merci au monsieur qui nous a laissé son champ. Nous étions dans un joli fond de vallée aux versants pentus (à l’abri du vent), le long du ruisseau donc, et sur un sol plat et moelleux – pour le moment ma meilleure nuit. Et pour couronner le tout il y avait un gros tas de cendre encore rouge, en partie (tellement gros que le pipi de Léo a seulement réussi à faire un petit trou dedans – air ravi du Léo), qu’on a relancé le matin pour nous griller nos tartines, c’était tellement bon qu’on s’est arrêté le sac de pain vide.Direction la Suisse Normande, qui n’a pas que les vaches pour rappeler la Suisse mais aussi les monts et les vaux, et quand on les monte en vélo avec une carriole pour l’un et Lila pour l’autre attachée aux fesses, ça ressemble furieusement à une grosse, une très grosse montagne. En attendant on était loin d’imaginer des paysages pareils en Normandie, c’est très beau, la prochaine fois que l’on voudra se faire une balade type Jura on s’évitera la traversée de la France et on ira en Suisse Normande pour le week-end (on traversera tout de même la France pour aller voir la famille et les amis !). Bivouac un peu en pente dans un champ près de chevaux, Lila est ravie, elle fait tout à côté d’eux : manger, se laver les dents… Pour notre part, nous dominons la vallée brumeuse de l’Orne, avec le soleil couchant rose-orange, c’est assez magique.

    Les enfants pédalent de mieux en mieux, Lila surtout quand on arrive à lui faire oublier qu’elle pédale en faisant des jeux de mots avec elle !

    Du vent, du froid et du soleil, les oreilles sont cramées malgré la crème solaire, seule Anne et son bonnet vissé au crâne (parfois sous la capuche, et le casque par-dessus !) a résisté. Pascal a scotché des bouts de tissus sur son casque du plus bel effet pour protéger ses oreilles du soleil. Preuve que le ridicule ne tue pas, il est toujours vivant ce soir. J’essaie de me tenir à distance sur la route, je ne suis pas certaine d’être aussi résistante que lui sur ce plan…

  • Samedi soir. Nous sommes sur Bretteville sur Laize, où était censé se trouver un camping, on a bien cherché : rien, il est presque 18 heures et nous venons de pédaler plus de 30 km, un record pour nous. Alors, on cherche un champ vide de bœufs, pas facile à trouver, finalement Caroline nous propose de dormir chez elle et son mari, dans une magnifique demeure du 17ème entourée de chevaux.  Nous y mangerons des lasagnes succulentes et ferons la connaissance de Bénédicte et ses enfants Stéphane et Nell(y). Merci à eux pour cet accueil.
  • Dimanche, rencontre chez le boucher : cet après-midi nous allons vers Lisieux. Rendez-vous est pris par maman lundi pour le dentiste, j’ai perdu un gros plombage, ça fait un trou et pour ceux que ça fait rire et bien c’est pas marrant. En route on trouve une pancarte « bienvenue à la ferme », tiens, peut-être un camping et on a vraiment besoin d’une grosse douche, je vais chez le boucher me renseigner pour ne pas faire de kilomètres pour rien (Lila ne nous le pardonnerait pas). Ce n’est pas un camping, mais une cliente présente me propose de venir chez elle, ils ont une ferme et une petite maison en travaux où nous pourrons nous laver. Nous arrivons dans une magnifique propriété avec veaux, vaches, canards et moutons. Les enfants donnent le biberon à Laurent et Léo, deux agneaux et  nous nous couchons à minuit (record pour nous) après une soirée très sympa avec nos hôtes qui se trouvent être Hollandais et nous conseillent ainsi de passer par l’est des Pays-Bas.
  • Pascal nous a fait fondre notre compte en gros mots avec les automobilistes pas toujours très patients pour nous doubler. Il est à la recherche d’un bazooka, d’une hache, d’une tronçonneuse et j’en passe (si vous avez sous la main, on prend, en poste restante).

 

A bientôt, à la prochaine connexion (le prochain Mac Do !)
Les boyaux en folie 

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Lila [17 avril] – Hôtel de luxe (chez des gens)

18 avril 2010

J’étais très contente car il y avait des chevaux. C’était une grande maison, je vais vous dire les animaux : un chat, deux chiens, dix-sept chevaux, un enfant de trois ans et il s’appelait Stéphane et il y avait un bébé de huit mois et elle s’appelait Nell. En adulte il y avait Caroline, Frédéric, Bénédicte qui avait comme enfants Nell et Stéphane. J’ai nourri les chevaux avec Frédéric. Et j’avais oublié, les chiens s’appelaient Plume et Dek, je crois. Et un poulain qui s’appelle Avril car il est né le 1er avril.

Léo – Grande avancée

18 avril 2010

Aujourd’hui [17 avril] nous nous sommes réveillés dans la maison et nous avons pris le petit déjeuner au sec. Nous sommes partis après avoir dit au revoir à tout le monde. Au bout de 500 mètres, les filles sont allées faire les courses et papa et moi les attendions. C’est là que nos hôtes sont arrivés en nous avertissant que les lunettes de papa étaient restées chez eux. La dame est partie chercher les lunettes en nous laissant le petit Stéphane, puis nous sommes repartis et nous sommes partis pour 40 kilomètres en une journée.

Léo – Le bonheur

18 avril 2010

Aujourd’hui nous avons fait 7 km le matin et 29 km l’après-midi. Quand nous nous sommes arrêtés, j’ai trouvé un chouette lavoir. Il était chouette parce que l’eau passait à plein d’endroit, alors j’ai mis des feuilles dessus et je leur ai fait faire des courses. Lila est venue me chercher pour me dire que nous allions dormir dans une maison avec un vrai lit. Les propriétaires étaient très aimables et elles avaient deux chiens tout aussi gentils.

Léo – Tartines grillées

18 avril 2010

Ce matin, nous nous sommes réveillées et nous sommes allés déjeuner à côté des restes d’un feu, que nous avons ravivés. Nous avons fait griller des tartines dessus et c’était très bon. Nous avons aussi vu un écureuil se battre avec un oiseau dans un arbre, pour savoir qui serai le maître de l’arbre. L’écureuil a gagné. Nous avons vu un pêcheur qui pêchait des truites dans le Noirea      u. Noireau, que nous avons longé une fois les tentes démontées. Et maintenant on fait l’école le long d’un vélorail.

Lila – Les poissons

18 avril 2010

Hier on a fait une pause et on est allé au musée de l’eau. On y est allé en vélo mais plus à pied ; à peu près 3 km en vélo et 7 km à pied. Il y avait des poissons et des moulins. Il y avait des petits poissons et des gros poissons, les gros poissons il y en avait qui étaient mordus à la lèvre car quand il leur donne à manger ils se bagarrent et il y avait une truite qui normalement vit 5-6 ans et là, elle avait 10 ans et elle restait dans son coin.

Léo-Regrets

18 avril 2010

Dans cette balade je regrette : mon lit, mes BD, les jeux vidéo, un abri pour la pluie(même s’il n’y a toujours pas de pluie), le chauffage, mes copains et ma famille (pas mes parents), le week-end et les vacances.
Mais aujourd’hui nous sommes allés voir le musée de l’eau. Il y avait un tas de truc chouette comme les paroles d’un Président. Il y a avait aussi une maquette de moulin à grain et on pouvait envoyer de l’eau pour que tout fonctionne.

Léo-La cascade

13 avril 2010

Aujourd’hui, il faisait très froid le matin et très chaud l’après midi. Nous sommes allés voir une petite cascade qui n’était rien comparée à celle que nous avons vue ensuite où nous avons mangé. Nous sommes allés dans une église où nous avons allumé des bougies. Nous avons joué à côté de la cascade et j’ai eu l’intelligence de mettre mon pied dans l’eau, heureusement que mes chaussures sont étanches.

Léo-On quitte un camping

13 avril 2010

Avant-hier nous sommes arrivés à un camping et il y avait même une piscine et un château gonflable et ce matin nous l’avons quitté à midi, nous avons pédalé avant de tomber devant un cimetière (très aménagé) qui contenait 11956 morts. Des soldats allemands de la guerre 39-45 (la seconde guerre mondiale). Sur les plaques il y avait le nom des soldats, date de naissance et date de mort. Parfois il manquait une de ces indications et on pouvait lire par exemple : « Ein Soldat » et c’était tout. Nous l’avons quitté pour trouver un autre cimetière où nous avons goûté. Nous sommes repartis et nous avons trouvé un camping pour passer la nuit.

Pontorson – Sourdeval

13 avril 2010

A deux voix cette fois-ci :

Anne

Y a du vent plein de vent et bien entendu il est de face, pour être honnête il serait de dos on ne s’en rendrait pas compte on aurait juste le sentiment d’être très en forme et d’avancer super bien, mais il est de face… Du coup on avance doucement mais sûrement et le soir on se caille c’est rien de le dire, enfin pour être honnête surtout les parents parce que les enfants Lila en particulier sont en mode chauffage central de maison de retraite, alors que j’ai un tee-shirt manches longues, une polaire légère, une polaire épaisse, le KWay et bonnet plus deux capuches, elle se balade en short et tee-shirt et se paie le luxe d’avoir les mains chaudes ! Bref, le soir dans le duvet grand froid je me dis que je vis ma journée pour ce moment-là, même si le matin il ne fait que 3°C dans la tente c’est quand même le pied. Actuellement nous nous trouvons près de la grande cascade de Mortain et le spectacle est très chouette ainsi que le bruit de l’eau en plus il y a du soleil et nous sommes à l’abri du vent, manque plus qu’une connexion Internet pour envoyer ma prose et voir les vôtres !

Pascal assume parfaitement les habits séchant derrière lui accrochés au fanion de la remorque, même quand ce sont des culottes avec sur l’une d’elle l’imprimé « Lucky in love » ! Comme ça, les gens qu’on croise ont tous l’air content de nous voir.

Pascal

La voie verte de Pontorson à Mortain, aménagée sur une ancienne voie ferrée. Royal, malgré le vent de  face permanent qui finit par user. On survole la campagne  normande comme sur un tapis volant (à pédales…), par-dessus les vallées, au travers des collines. Ruisseaux aux eaux claires, vaches rustiques embourbées dans les champs, petits bois, hameaux, et quelques superbes bâtisses anciennes à tourelles, aux murs de pierre et aux toits d’ardoise à pans multiples. Ca monte, doucement mais longtemps, et l’arrivée au camping de Mortain (étendue d’herbe derrière la chambre d’agriculture avec une belle vue en surplomb) est laborieuse.

P.S. : à ne pas louper, au pont de Pontaubault, les délicieuses brioches de la boulangerie, en rive gauche de la Sélune.


Les photos sur Picasa

Vezin-le-Coquet – Pontorson

9 avril 2010

 

Ca y est on est parti. Pour le moment je ne vois pas trop la différence avec une sortie d’une semaine mais je suppose qu’après quelques semaines le souvenir d’un matelas moelleux et d’une douche chaude à volonté me fera prendre conscience.

Nous avançons plus doucement que ce que nous avions prévu ; Lila a mal aux jambes, mieux vaut ne pas trop en faire et rester en selle 5 mois plutôt que devoir rentrer plus vite. Et puis même si nous pédalons moins que prévu cela ne nous laisse pas beaucoup de temps pour faire tout le reste. En fait le soir nous nous couchons vers 21h30 et nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour regarder les corneilles… (pour éviter des rallonges j’avais fusionné regarder le temps qui passe et bayer aux corneilles, mais il semblerai que ce soit pas très clair, alors je fais des rallonges pour expliquer).

Actuellement je suis dans le Mac Do de Pontorson (pour récupérer le wifi), tête de Pascal, sourires des enfants et de moi-même !

Petite anecdote en passant : nous avons tout de même réussi à oublier quelque chose à la maison : les gamelles. Heureusement nous n’étions pas trop loin et belle maman et beau papa ont accouru à notre rescousse en y ajoutant des chocolats, ça valait la peine.

Et pour finir avant de partir en visite au Mont Saint Michel, mention spéciale aux toilettes publiques de Bazouges-la-Pérouse près du cimetière, certainement moins citées dans les guides que l’église à trois nefs qui les jouxte mais qui méritent tout de même le détour : propres, spacieuses, logées dans une ancienne bâtisse en pierres très pittoresque. C’est parti pour le tour d’Europe des plus belles toilettes publiques (si si, vous aurez droit à tout !).

Une dernière chose encore, nous sommes actuellement dans un camping 3 étoiles. A notre arrivée, Pascal dit à Lila « c’est civilisé ici… », et Lila : « C’est quoi, « civilisé » ? ». Anne : « C’est les haies bien taillées, la piscine, le toboggan, les jeux, quand c’est bien propre… ». Lila : « Moi j’aime  bien quand c’est civilisé ! ». Structure gonflable, piscine (extérieure, pas chauffée, mais Lila veut y aller), douche chaude interminable pour Léo, bref le bonheur pour les enfants. Allez, on y redort ce soir !

A la prochaine connexion et en attendant portez-vous bien.

Les photos de l’étape à voir sur Picasa

6/4/2010

Le bord du canal. Nous venons de quitter l’avenue, sa bande cyclable symbolique, les voitures pressées qui rentrent de leur pause déjeuner, nous frôlent et nous klaxonnent. Vent dans le dos, soleil et odeur de printemps, le chemin de halage roule bien. Début du voyage !

Lila – La nourriture en bivouac

9 avril 2010

On mange

  • De la semoule
  • Des carottes
  • De la soupe en boîte
  • Des bonbons
  • Des chocolats
  • Des courgettes
  • Des pâtes

On mange pas

  • Des choux
  • Des frites
  • Moussaka (mousse a ca (caca))
  • Poissons panés
  • Gâteau au chocolat
  • Des glaces

Léo – Vélo, famille, dodo

9 avril 2010

Mercredi 7 Avril

Quand nous nous sommes réveillés la rosée était glaciale. Nous avons petit-déjeuné puis nous sommes partis. Après 10 km supplémentaires  nous nous sommes arrêtés. Vous vous dites que deux heures de vélo par jour c’est rien mais allez-y et on va voir. Nous n’avons pas arrêté de descendre et de monter pour arriver dans une forêt ou nous avons campé.

Avantages

  • Etre dehors
  • Pas beaucoup d’école
  • Tous ensemble
  • Pique-niquer
  • Camper

 Défauts

  • Etre dehors
  • Tous ensemble
  • Pique-niquer  
  • Camper

Léo – Le Départ

9 avril 2010

Mardi 6 Avril

Ce matin nous avons commencé à préparer les bagages et vérifier le matériel. Nous avons bien fait car ma lampe ne marchait plus et c’était normal parce qu’une lampe allumée deux jours ça fini par s’éteindre. J’ai changé les piles puis je suis allé jouer. Nous étions prêt à partir quand ma grand-mère (qui devait prendre les photos) nous a appelés pour nous dire qu’elle avait noyé sa voiture. Mon père est allé la chercher et après une séance photos nous sommes partis. Au début il y avait de la route du coup nous ne pouvions pas faire les marioles mais après, sur le canal ça allait. Nous avons mangé après nous être bagarrés pour le coin puis nous sommes repartis.

Pour nous contacter

29 mars 2010

Vous pouvez laisser des commentaires sur le blog (qui pourront être lus par tout le monde) ou nous envoyer un message privé par courriel à l’adresse ci-dessous.

L’adresse mail : ap point pourtous arobase gmail point com.

Le nom du blog…

19 mars 2010

Pour commencer il nous faut un nom de blog, il fait suite à plusieurs propositions. Merci à Claire & Vincent (très, très prolifiques), Gaëlle et Emilie. Parce qu’il y en a pas mal de marrants et que ça peut toujours servir voici la totalité sans aucune censure :

roule ta boule
rolling 4
R A T V (rentre avec ton vélo) ou roule avec  ton vélo
je roule,un peu, beaucoup
à travers les rayons
les bo pédaleurs
vélo boulot dodo
vélo rustine dodo
la ferme et  pédale
tais toi,pédale
guidon les pédaleurs
les fesses en selles
les cadres rayonnants
un vélo,un mollet: des vélos pas rat molleaux (ou para molleaux)
les petites reines
E égal Mc2 mon mvélo
chacun cherche sa p’tite reine
histoire d’vél O’
la vie est une histoire d’rustines
la vie est un long fleuve d’rustines
la vie en roues libres
des vélis-vrémoi
des rayonet moi
s’il te plait dessine moi une petite reine
9 roues et 8 pattes
Histoire des 4-2 roues