Vendredi, un dernier coup d’œil vers notre gîte rien-qu’à-nous. Après Tessy-sur-Vire, nous quittons l’ancien chemin de halage du bord de Vire pour rejoindre les petites routes normandes.
Petites routes… qui font mentir les lois de la physique: on pourrait croire, l’altitude, c’est comme la matière, rien ne se perd, rien ne se crée. Et ben, non. Quand ça monte, ensuite ça descend. Mais quand ça descend, c’est que ça va remonter. Donc ça monte deux fois plus que ça ne descend! (écrit à jeun, même pas d’excuse). [extrait d’élucubrations pascaliennes]
Le beau temps étant là, nous trouvons le soir une grande pâture en bord de Vire (juste avant Vire), que l’éleveur nous laisse occuper très gentiment. La nuit tombe, le vent ne souffle plus, seul le clapotis de l’eau qui court sur un radier se fait entendre. Je bouquine en m’endormant doucement sur mon siège, Pascal s’occupe des photos.
Samedi, réveil au sec, l’herbe n’est même pas mouillée par la rosée. Nous plions tranquillement quant le maire de la commune vient nous rendre visite en voiture pour parler du Pays de Vire et de ses entreprises familiales, fidèles et florissantes mais aussi du centre de Vire qu’il faut redynamiser.
Nous montons haut pour visiter une ville sous la bruine et effectivement nous trouvons un centre assez terne. Mais il est vrai que nous sommes en août et que de nombreux magasins sont fermés pour les vacances et que la grisaille n’arrange rien. Nous rejoignons la voie verte (ancienne voie ferrée) qui nous mène à bonne allure jusqu’à Mortain, étape que nous avions faite avec les enfants en 2010. Longue pause le midi dans l’ancienne halle à marchandises de St-Germain de Taillevende, joliment convertie en halte pour les randonneurs et qui nous permet de laisser passer les dernières pluies.
Le petit camping de Mortain, au pied de la chambre d’agriculture (maintenant devenue le CJS, centre pour les jeunes et l’emploi ou un truc comme ça) est toujours aussi peu cher mais moins tranquille que dans nos souvenirs d’avril 2010 (forcément!). Cette fois, il est occupé par une famille de gens de voyage, d’autres cyclotouristes et tout un groupe de MUL (Marcheurs Ultra Léger) arrivés tardivement installer leurs tarps tout autour (amis des ronflements bonsoir). Beaucoup trop de monde avec du coup des douches presque froides mais bon c’est folklorique… Sauf que certains MUL peu civils reviennent tard du bar et blablatent…
Dimanche, réveillés par les MUL assez tôt, nous allons nous balader sous le soleil jusqu’à la chapelle Saint-Michel qui permet, normalement, de voir le Mont du même nom au loin. Matin encore brumeux, mais quand même on le voit (avec la foi). De retour sur nos vélos, nous descendons sur de nombreux kilomètres 🙂 – en même temps on les avait monté – en direction de St-Hilaire du Harcouët puis vers Fougères (nous quittons l’itinéraire du Tour de Manche). Au bout de quelques kilomètres nous dépassons nos MUL, ils n’ont pas beaucoup avancé… z’avaient qu’à plus dormir, gnark gnark. « Ben c’est ça qu’il nous faudrait, des mulets! » [dixit une MUL visiblement pas totalement convertie, nous voyant passer].
Le soir, nouveau bivouac en champ, trouvé in extremis avant Fougères au bord de la voie verte , en hauteur cette fois. La météo s’y prête vraiment (les hirondelles sont tellement haut dans le ciel que nous ne les voyons pas) et après Mortain on apprécie d’être de nouveau seuls et seigneurs de ce petit bout de terre.
Lundi, nous nous rapprochons de Vezin. Nous avons vraiment mis moins de temps que prévu, Pascal se rend compte qu’il a fait les calculs en se basant sur des semaines de 5 jours, euh rappelle moi ton école mon chéri ? Nous prévenons Léo qui nous risquons d’arriver dans la soirée… il n’est pas ravi 🙂 Nous pédalons sous un fort soleil en nous disant que finalement la pluie avait du bon et que la météo que nous avions eu avait été parfaite, sans commentaires…
La balade est terminée. Nous avons fait environ 1200 kilomètres. La pluie nous a souvent dissuadés de nous arrêter en chemin mais elle nous a aussi donné de beaux paysages (bien verts!) et de belles lumières. Et aussi de pédaler sans souffrir de la chaleur. Et puis c’est marrant de voir les hirondelles faire des piqués et des vols en rase motte. Le temps est passé un peu vite, la prochaine fois on prendra plus de temps pour des visites et des escapades, ou attendre que la pluie s’arrête en restant sous le duvet 🙂
Les photos ici
… et les traces GPX de préparation du circuit, pour ceux à qui ça pourrait être utile (sans garantie, car pas toujours suivies exactement !).