Régner l’espace d’un soir sur un bel emplacement de bivouac, « sauvage » ou sommairement aménagé (Danemark) est un plaisir dont on ne se lasse pas. Une nuit en camping de temps en temps, ou chez l’habitant, permet de prendre une douche chaude, de recharger les batteries, de laver le linge… Et puis de rencontrer du monde, on n’est pas des ours, quand même ! Si ? Dans certains campings quadrillés de caravanes, camping-cars et autres mobil-homes, on ne se sent guère à sa place avec sa petite tente, à manger « par terre ». Mais beaucoup d’autres sont très chouettes et souvent, en dehors des vacances d’été, tout aussi tranquilles que n’importe quel bord de champ. De temps en temps, vient une petite angoisse le soir de ne pas trouver où se poser, quand le point d’arrivée n’est pas prévu à l’avance. Dans ce cas, il est plus confortable, l’après-midi, de ne pas trop tarder à chercher. En fait, en 4 mois et demi, nous n’avons eu qu’à quelques reprises des difficultés à trouver un coin de bivouac, et nous avons toujours fini par dégoter un emplacement convenable.
En général
Internet (Pages jaunes, Google Maps…) est une source d’information pour identifier et localiser les campings, mais pas la plus pratique. Et il faut être connecté, donc ce n’est pas une solution au quotidien, sauf à repérer les campings plusieurs jours à l’avance tout au long de l’itinéraire.
Demander un emplacement pour poser la tente auprès des élevages bovins est quelque chose qui marche bien : il est rare qu’il n’y ait pas un bout de champ disponible. On peut avoir de l’eau sur place (éventuellement même du lait frais !), il suffit d’avoir un minimum d’équipement pour la toilette et la cuisine (cuvette souple…). Quand on demande à la ferme, l’exploitant propose souvent un terrain à proximité immédiate des bâtiments, peut-être par facilité, ou pour ne pas avoir des gens qui vadrouillent dans ses champs sans contrôle, mais plus vraisemblablement par souci d’hospitalité. L’avantage est que c’est l’occasion d’un échange, en général intéressant et sympathique, avec les habitants du lieu. L’inconvénient est un certain manque d’intimité, pour se laver ou, plus prosaïquement, trouver un endroit pour aller faire sa crotte… Quand on repère en chemin un emplacement qui nous plaît, on peut en prendre une photo (numérique) où il soit suffisamment reconnaissable, puis d’aller la montrer à l’exploitation voisine et demander l’autorisation d’y passer la nuit.
France
Campings variés, du meilleur au pire, en fonction de ce qu’on cherche. Pas facile de trouver l’info préalable sur les emplacements et le genre de camping. Cartes topo au 100000ème ? A partir de début avril, tous les campings que nous avons trouvés étaient ouverts… et en général déserts ou quasi ! Pas mal de petits campings municipaux, non répertoriés mais bien pratiques. Demander un emplacement à la mairie peut être une bonne option.
Belgique (Flandres)
Peu de campings, c’est une vraie difficulté si on veut éviter le « sauvage ». En revanche, nous avons toujours été bien accueillis en demandant un bout de champ aux éleveurs de vaches (comme dans tous les pays, d’ailleurs).
Pays-Bas
Notre principale source d’information a été la carte de randonnée vélo. Il existe des campings standards (caravanes & Cie), des « petits campings » et des « campings nature » (NatuurKampeerTerrein). Pour ces derniers, il faut théoriquement disposer d’une carte spécifique (une quinzaine d’euros), mais elle n’est pas demandée systématiquement. Dans le premier camping rencontré de ce type, on payait même soi-même dans une sorte de boîte aux lettres. Les « campings nature » sont généralement plus « verts » (boisés) que les autres, mais cela reste des campings, ouverts aux campings-cars et aux caravanes, avec des sanitaires, généralement des jeux pour les enfants…
Allemagne
Moins de campings en Allemagne qu’aux Pays-Bas. Nous les trouvions sur la carte de randonnée vélo, mais sans savoir à l’avance sur quoi nous allions tomber. De fait, nous nous sommes retrouvés successivement dans un immense camping, ancien sanatorium puis camp militaire (à la fois délabré et romantique), dans un tout petit terrain en herbe chez un éleveur de chevaux (ouvert seulement aux randonneurs, avec bières à disposition dans le frigo), dans un camp naturiste (sans l’avoir prévu, mais il était tard et les occupants charmants), puis dans un camping de pêcheurs caravaniers au bord du canal de la mer du Nord (pas le mieux !).
Danemark
Beaucoup de campings au Danemark – à peu près comme en France et aux Pays-Bas. Il en existe deux sortes, en fait : de vrais grands campings, « industriels », relativement chers mais très confortables, avec des salles et des équipements pour la cuisine, les repas ou les loisirs, des structures de jeu énormes, voire une piscine chauffée en accès libre avec toboggans, jacuzzi et sauna ! Et puis, des teltplads – littéralement, espace pour tentes – d’accès libre et gratuit et de niveau de confort variable (attention, souvent sans eau ni toilettes). Beaucoup sont dans des endroits très chouettes, dotés d’un emplacement pour faire du feu et des grillades, de table et bancs parfois abrités. Certains sont tout petits et ne peuvent accueillir que 2-3 petites tentes – prévoir une solution de repli si l’endroit est déjà occupé… Les teltplads sont accessibles aux randonneurs non motorisés (certains quand même aux motos). Ils sont répertoriés dans un guide intitulé « overnating i det fri », édité annuellement. Un numéro de téléphone permet de s’inscrire à l’avance sur un emplacement donné, pour être sûr d’avoir de la place en arrivant le soir. Le guide en question contient également de nombreuses adresses privées pour planter la tente, pour une somme modique, avec pour chacun le lieu (avec adresse, coordonnées GPS, numéro de tél) et les commodités disponibles. Il est payant, une petite vingtaine d’euros, mais l’investissement vaut le coup et le bouquin n’est pas trop lourd. Dans les offices de tourisme, on peut consulter aussi, ou se procurer gratuitement, le guide de l’ensemble des « vrais » campings danois. Les campings et les teltplads sont indiqués sur les cartes de randonnée vélo au 100000ème (de même que les réparateurs vélo, les supermarchés…), ce qui est bien pratique. Attention, en été et par vent faible, aux minuscules mouches carnivores qui peuvent rendre cauchemardesque un coin a priori idyllique !
Norvège
Nous n’avons dormi que quelques nuits en Norvège, toujours en camping. Au contraire du Danemark, le camping en (petite) tente est assez peu pratiqué. Quelques très chouettes souvenirs d’emplacements en bord de fjords, avec de belles lumières perçant les nuages (et, avec le vent qu’il y avait, pas d’affreux moucherons). Pour bivouaquer, c’est plus difficile, du moins pour trouver quelque chose de correct et pas trop « civilisé » accessible en vélo.
Grande-Bretagne (Angleterre)
Des bivouacs sympa, y compris une fois dans un jardin (anglais !). Des campings assez variables, soit très corrects, soit « folklo », voire parfois carrément pourris. Cette région, à l’est de Londres, n’est pas faite pour la randonnée à vélo.
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