Archive for the ‘Angleterre’ Category

Folkestone – Chichester

9 août 2010

Nous voilà donc repartis vers Portsmouth, en traversant maintenant des paysages plus agréables, semblant moins déshérités. Il y a du relief (collines, falaises), ceci expliquant peut-être cela ? Par contre, les routes ne sont pas plus sûres et les conducteurs toujours aussi imprudents avec notre vie ! Souvenir effrayé de la montée vers Hastings, sous l’orage, en poussant les vélos sur le bas-côté inexistant, presque dans le noir dans les passages sous les arbres, avec les voitures qui nous rasent et nous arrosent au passage.

Après Folkestone, la côte devient assez touristique, beaucoup de monde, un peu moins de saletés qui traînent (ou nous nous sommes habitués).  La sécurité règne toujours entre les barbelés, les milices privés, les caméras… Et nous découvrons maintenant les rues et quartiers privés, interdits d’accès aux non résidents ! Les pauvres d’un côté, les riches de l’autre ? En tout cas c’est l’impression que ça donne. Par contre les Anglais restent toujours aussi sympas, ils s’intéressent, nous demandent si nous avons besoin d’une indication sur la route quand nous sommes arrêtés, viennent nous parler dans les campings…

Les campings, parlons-en, beaucoup moins bien équipés que leurs homologues européens que nous connaissons, du coup la lessive n’a pas été faite depuis… longtemps ! Les gens sont en vacances, nous avions l’habitude de grandes étendues vides et aujourd’hui la place disponible est chère. Et c’est beaucoup plus bruyant – après la « gay pride » de Brighton du 6 août, les Tchèques de Ford le 7 (nous, bien installés tranquille, et là un bus entier arrive pour se poser tout autour de nous !!! La tête qu’on faisait devait être pas jouasse puisque la gérante du camping est venue nous rembourser la moitié du prix du camping !), nous avions hier les parents d’élèves et leurs enfants faisant la fête jusque fort tard…

Pour ce qui est de la météo, nous avons été bien saucés, mais surtout le VENT. Durant notre aller vers la Norvège, les enfants ont rempli les églises de cierges pour avoir du vent du sud, et bien les voilà exaucés au-delà de ce qu’ils attendaient mais un peu tard. Du coup nous devons forcer sur les pédales, c’est désagréable et pénible mais bon ça fait les mollets.

Les enfants ont goûté la jelly, ils adorent. Quant à moi je fais des infidélités à Hagen Dazs puisque je me mets à aimer les « soft ice » (glace italienne), il est temps qu’on s’en aille. Et Pascal, lui, écume les pubs : bières, cacahuètes… (il a décidé qu’il les auraient toutes goûtées avant notre départ).

Les photos sur Picasa

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Lila – 7 août

9 août 2010

Bonjour, je vais vous raconter le vent. Le vent est très désagréable. On l’a souvent de face mais aujourd’hui on l’a de dos. Qu’est ce qu’il faudrait faire pour qu’on l’ait toujours dans le dos ? Me couper la main, non ; me couper la tête, non. Ne plus manger de glaces, hors de question. Arriver le 24 décembre, hors de question. Ne plus jamais avoir le soleil, non. Mais, faire du cheval, avec grand grand plaisir. J’espère que quelqu’un me demandera ça un jour.

Harwich – Folkestone

2 août 2010

Bon, on commence à s’habituer à rouler à gauche, même dans les ronds-points ! Quelques difficultés encore pour regarder du bon côté en traversant la route… La tête des enfants quand on crie à gauche, alors que ça fait 3 mois qu’on leur dit à droite !!! Jamais contents ces parents.

On a eu plus de mal à se faire à l’Angleterre. Arrivée à Harwich pas enthousiasmante : beaucoup de circulation dans les rues et les routes étroites et mal entretenues, des voitures roulant vite et souvent mal (on serre les fesses), des maisons décrépies, pas de pistes cyclables, campings plus que rares, des entrepôts abandonnés, des magasins fermés aux vitrines poussiéreuses, des détritus partout (notamment au bord des routes) et des dépôts sauvages des panneaux d’affichage et des clôtures défoncées, beaucoup de terrains en friche… Méchant contraste après le Danemark. Un Anglais nous explique que les routes ne sont pas entretenues faute de crédits. Un Suisse croisé dans un camping et connaissant bien l’Angleterre nous parle d’une région en « sous-développement », en dehors Londres même. Et c’est vraiment l’impression que ça donne, du moins dans les parties urbaines : les infrastructures existantes se dégradent, tout apparaît sale et délabré, hormis quelques quartiers privilégiés avec leurs maisons proprettes. Et puis, des caméras de surveillance dans tous les coins, des barbelés, des peintures anti-escalade, des milices de voisinage. L’image d’une société malade, qui ne s’aime pas.

A l’inverse, les Anglais sont généralement charmants et très accueillants. A Sittingbourne, le 30 juillet, nous dormons même dans le jardin de quelqu’un chez qui nous étions simplement allés chercher de l’eau. La veille, après Gravesend, c’est dans un centre équestre et pépinière où, une fois passée la porte grillagée et le Rotweiler mis à l’écart, le propriétaire nous ouvre un champ bien volontiers et nous offre des cerises (au grand bonheur de Lila, des chevaux partout !). Trois jours plus tôt, à Maldon, ce sont des cultivateurs qui nous proposent gentiment un bout de terrain en herbe près de leur habitation. Leur fils, qui a fait un grand voyage de la Russie à la Nouvelle Zélande, vient nous voir le soir avec une bouteille de vin et nous buvons un verre ensemble sous le Tarp (il s’est mis à pleuvoir juste après le montage des tentes) dans le jour qui finit. Le lendemain matin, il nous ramène même une carte des pistes cyclables du comté, qui nous servira bien pour traverser le secteur de Basildon, très peuplé (même si les pistes cyclables en question sont souvent très symboliques).

C’est l’anniversaire de Pascal, nous lui offrons une bouteille de porto et des pistaches, il est ravi. Elle ne fera pas long feu, soit disant ça fait du poids, c’est cela oui…

La campagne est nettement plus agréable et préservée que les parties urbaines. En ce moment, les colzas et les blés sont mûrs et tous les champs sont d’un jaune qui contraste joliment avec le vert des arbres et des haies. En faisant abstraction de la quantité impressionnante de lignes électriques qui barrent le paysage. Le temps est mitigé, de petites pluies de temps en temps, mais rien de très méchant. Avec les nuages, de belles lumières. En fait, il n’a pas plu vraiment ici depuis 5 semaines, l’herbe est sèche et la terre extrêmement dure – pas facile de planter les sardines, on n’en utilise que le strict nécessaire.

Pas grand-chose pour le vélo, à part le « National Cycle Network » développé petit à petit par Sustrans depuis une quinzaine d’années, mais on croise beaucoup de « Public footpath », aussi bien en ville qu’à la campagne. Certains passent même carrément en travers des champs cultivés.

Après Maldon, nous restons deux nuits à Tilbury pour faire l’aller-retour en train jusqu’à Londres, que desservent  pas moins d’une dizaine de compagnies ferroviaires. Beaucoup de monde et d’activité dans cette grande ville, beaucoup beaucoup de voitures et de bruit aussi. Bien contents de n’y être pas en vélo, les cyclistes ici (et il y en a, à la sortie des bureaux) sont carrément suicidaires, plus encore qu’à Paris. Du Tower Bridge, un bateau nous emmène à Westminster sur la Tamise, le parcours est très chouette. Nous revenons à la gare en bus, en choisissant les lignes pour prendre ceux à étage. Entre autres curiosités londoniennes, des petits cars jaunes aux airs de véhicules de brousse, amphibies, qui promènent les touristes dans les rues et sur le fleuve.

Le camping de Tilbury est assez folklo, c’est aussi un « musée » (dépotoir serait plus juste) d’engins agricoles et routiers anciens. A part nous, il y a quelques caravanes de gens qui y habitent manifestement à l’année et travaillent dans le coin. Le « camping » précédent, le seul entre Harwich et Colchester, était particulier lui aussi, peuplé de caravanes et de vieux mobil homes plus ou moins à l’abandon, à l’arrière d’un vague magasin agricole et de grandes serres en verre désaffectées. Le champ où nous plantons la tente est juste occupé par une famille en vacances (?) et une jeune femme en caravane dont c’est visiblement la résidence. Avec leur côté déjanté, ces campings sont bien sympa tout de même.

Après les pontons mouillés, les rails de chemin de fer dont je vais me méfier dorénavant : grosse chute pour moi, le vélo n’a rien mais je ne suis pas très fraîche en me relevant ; je tombe dans les pommes et comme je suis seule, pas très simple pour repartir, je crois que les Anglais m’ont pris pour une ivrogne, du coup personne ne s’arrête… n’importe quoi, comme si j’avais l’haleine et la démarche d’une ivrogne !

Depuis Harwich, nous suivons plus ou moins les pistes à vélo, la 51 puis la 1 à partir de Colchester, qui fait partie de la « North Sea Cycle Route » (une des 12 routes du réseau Eurovélo), jusqu’à Dover, et enfin la 2, qui continue le long de la côte (ou la 19, qui passe plus dans les terres, on verra). Ces routes sont visiblement peu utilisées, et pas plus entretenues que l’ensemble du réseau routier. La route 1 en particulier, quand elle ne suit pas la route des voitures, emprunte des voies diverses et parfois improbables voire inquiétants : chemins en bord de champ (ou carrément à travers), hauts de digues enherbés, friche industrielle entre deux grillages, ruelle étroite et déserte bordée d’entrepôts désaffectés, piste militaire… Les portiques qui protègent l’entrée des parties réservées aux vélos ne laissent pas passer les nôtres, avec leur chargement et avec la remorque. Alors on décharge, on décroche, on passe, on raccroche, on recharge, on râle un coup, et on recommence 200 mètres plus loin. La moyenne en prend un coup ! Mais au moins, et sauf certains passages sur des routes passantes ou étroites ou en ville, la route est à peu près sûre. Et nous fait découvrir des endroits variés. Elle est assez bien indiquée, même si parfois le tracé sur le GPS (téléchargé sur Internet) s’avère bien utile.

A Tilbury, le petit bac (où ne passent que piétons et deux-roues) nous permet d’éviter le grand pont qui traverse la Tamise un peu plus loin. Pas de touristes ici, uniquement les gens du coin. D’ailleurs, Gravesend, sur la rive en face, est tout sauf touristique… Nous choisissons ensuite de continuer sur la route qui fait le tour du Kent, plutôt que de couper direct vers Portsmouth. Et, si la sortie de Gravesend est un peu laborieuse, ensuite nous ne le regrettons pas, passant dans des endroits très chouettes, jusqu’aux falaises crayeuses de la côte sud-est. Les villes portuaires que nous traversons au passage, Whistable, Rochester, Dover, ne sont guère plus folichonnes que celles du côté de Londres. Quelques-unes sont un peu plus touristiques comme Sandwich ou Deal, avec ses pavillons tout au long de la grande plage de galets. Nous arrivons dimanche soir (1er août), après moult montées et descentes, au petit camping pour tentes de Folkerstone, qui surplombe la mer et la plage au pied de la falaise. Les enfants se font plaisir et ramassent une quantité impressionnante de morceaux de verre de toutes les couleurs polis par le ressac.

Photos sur Picasa :
Esbjerg – Tilbury
Tilbury – Folkestone

Léo – Entre Norvège et Angleterre

2 août 2010

Chapitre (12 juillet)

La Norvège est magnifique malgré le dénivelé. Pour la monnaie, seule l’image la différencie des couronnes Danoises. Il y a des fjords partout. Un jour nous sommes montés très haut et nous avons vu un glacier. Il y a beaucoup de balades très sympas à faire. Les villes sont magnifiques, il y a beaucoup de fontaines et des groupes de musiciens de tous les côtés.

Chapitre 2 (17 juillet)

Le plus gênant dans les pays étrangers c’est de ne pas connaître la langue, ça nous empêche d’avoir des contacts, de lire et de comprendre ce que les gens nous disent. Quand quelqu’un nous parle, la première chose qu’on leur dit c’est « you speek English or French », non mais je vous jure y a des moments où je suis tenté de leur dire « laisse moi deviner, tu parles pas français », moi je dis merde à la fin.

Je sais qu’on est sur le chemin du retour depuis seulement deux jours, mais maintenant notre moyenne c’est 40 ou 50 km et 12 km/h. Si c’est comme ça, c’est parce que maintenant qu’on fait le retour on sait que, plus on pédale, plus on arrive vite et, étant donné que cette balade est rasante (je me retiens parce que c’est vous), nous nous pressons pour qu’elle s’arrête (très vite) avant que nos jambes explosent et que nous devenions fous.

Même pendant le voyage on pollue et on se pollue. Comment ? Ben, il y a maman avec la cigarette et, si vous avez oublié ce qui est marqué sur les paquets de cigarettes, je vous le rappelle : fumer tue, ou alors fumer nuit gravement à votre santé et à celle de votre entourage. En plus, dès qu’on a une connexion les parents ne bougent plus de l’ordinateur. Lila ne résiste pas à tanner les parents pour acheter des pets shops (elle y joue une heure par jour) et moi je fais tout ce que je peux pour faire du jeu vidéo. Bref, en résumé c’est pas parce qu’on pédale pour se déplacer et qu’on ne pollue pas trop qu’on ne se drogue pas.

25 juillet

Aujourd’hui nous sommes en Angleterre, c’est sympa de savoir qu’on est bientôt à la maison et je me rends compte que j’ai de la chance d’être en Angleterre et pas à Trémelin (pour ceux qui ne comprennent pas, ce n’est pas grave). Mais aujourd’hui nous avons rencontré dans un parc plein d’écureuils sauvages, nous leur avons donné des noisettes que nous avions achetées. Ceux-ci les mettaient dans leur bouche et allaient les enterrer un peu plus avant de venir en chercher d’autres. Mais, à ma grande surprise, un écureuil, au lieu de prendre la noisette que je lui présentais, s’attaqua à mon poing dans lequel se trouvaient quatre noisettes et, à l’aide de ses petites dents, il me fit très mal.